VTC : les chauffeurs font grève, Uber porte plainte

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 19 décembre 2016 à 6h40
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20%Uber a augmenté sa commission de 20 %.

Les relations entre les chauffeurs de VTC et le géant américain du secteur, Uber, ne sont plus cordiales. Alors que les premiers ont amorcé un mouvement de grève contre une baisse de leurs revenus décidée unilatéralement par la plateforme, l’entreprise a porté plainte contre des syndicats pour des violences et des menaces dans le cadre des manifestations.

Les syndicats se soulèvent contre une baisse des revenus des chauffeurs

Si Uber avait été accueillie les bas ouverts alors que la situation économique en France était au plus bas, la plateforme permettant à de nombreuses personnes de trouver un travail et d’avoir un salaire convenable, depuis plus d’un an ce n’est plus la joie dans les rangs des chauffeurs. Non seulement le nombre de ces derniers a augmenté, réduisant, de fait, le nombre de courses de chacun, mais l’entreprise a pris des décisions qui n’ont pas plu.

Les chauffeurs ne critiquent pas leur multiplication mais la baisse des tarifs qu’Uber a décidée unilatéralement pour Paris en octobre 2015. Afin de s’aligner sur la concurrence, de plus en plus rude, le pix d’une course Uber à Paris avait alors baissé de 20 %, coupant de fait d’un cinquième les revenus des chauffeurs. Et ce n’est pas fini.

Uber a également augmenté, là aussi unilatéralement, son prix pour les chauffeurs : l’entreprise, qui fait payer aux chauffeurs l’utilisation de sa plateforme (paiement compris dans le prix de la course), a augmenté ses tarifs de 20 %, une augmentation qui n’est pas répercutée sur le prix de la course et que donc les chauffeurs payent de leur poche. Une baisse du prix plus une augmentation de la commission, voilà qui ne plaît guère aux VTC qui ont été des milliers à manifester le week-end du 18 décembre 2016, essentiellement à Paris.

Uber ne veut pas entendre raison et porte plainte

Le géant américain ne semble pas enclin à aller dans le sens des chauffeurs. Si elle a augmenté les tarifs de 13 %, cette augmentation ne compense ni la baisse des tarifs d’octobre 2015 ni la hausse de la commission, ce que veulent les syndicats. Et ces derniers auraient menacé l’entreprise, les chauffeurs et même les clients.

Sur Facebook, plusieurs syndicats ont appelé à des actions violentes contre les chauffeurs qui roulaient malgré les manifestations et même contre les clients qui utilisaient les services Uber. Des menaces qui, selon l’entreprise américaine, auraient été mises à exécution dans la rue, vidéo Youtube à l’appui.

Uber a donc décidé d’utiliser la manière forte : estimant les manifestants à une minorité de chauffeurs, le groupe a porté plainte contre trois syndicats et plusieurs représentants pour ces faits de menaces et violences. Pas de quoi calmer la grogne.

Lundi 19 décembre 2016, une réunion entre les deux parties est organisée par le gouvernement et le secrétaire d’État aux Transports Laurent Grandguillaume afin de sortir de la crise. Mais ça risque d’être compliqué...

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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