Groupe Casino, une situation de spéculations et de désinformations inédite

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Par Rédacteur Publié le 31 mai 2019 à 11h17
Casino Cession Vingt Hypermarches 2

Depuis quelques jours, le Groupe Casino est sur le devant de la scène financière. Le niveau de dette de Rallye est notamment sous les projecteurs, souvent avec des prismes déformants et des propos alarmants. Alors quelle analyse et quelle réalité à tout cela ? Quels faits majeurs peuvent justifier la situation présentée aujourd’hui ?

Depuis 2015, la spéculation est allée bon train

Pour les spéculateurs, tous les moyens sont bons. Déstabilisation organisée, fausses rumeurs ou informations déformées que l’on cherche à relayer par des médias crédibles, auxquelles s’ajoute une cohorte de corrélation entre des faits sans rapport entre eux… les stratégies de communication virales visent donc le plus souvent à un seul objectif, faire dévisser les cours et créer la psychose sur un titre.

Pour illustrer, dans le cas du Groupe Casino, quel rapport pourrait-on voir entre la suspension des cours de bourse et la visite le jour qui précède celle-ci d’agents de la Commission européenne au siège de Casino ? De façon rationnelle, aucune corrélation n’existe entre les deux faits, et la suspension des cours a été décidée dans un but précis et unique : enrayer la chute très certainement organisée du cours de l’action.

Pour prendre un autre exemple, il est évoqué par ailleurs comme une quasi-certitude dans le magazine Challenges, un hypothétique démantèlement qui serait lié à l’arrivée des administrateurs du plan de sauvegarde, et au potentiel départ de Jean-Charles Naouri. Rappelons simplement que la mission des administrateurs n’est pas impactante, ni sur le management de Rallye, ni sur celui de Casino.

Casino, toujours sous contrôle ?

A coup sûr, oui, car enrayer la chute de la capitalisation boursière, qui est orchestrée par des fonds activistes fut un premier pas. Le second pas est le traitement du rééchelonnement de la dette de Rallye. Dans moults articles, sur Yahoo Finance par exemple, on mélange et on amalgame la dette de Rallye, la dette de Casino. Ces différents scénarios ainsi repris et répandus n’ont pas vraiment de crédibilité, mais ils n’ont pas été corrigés depuis et sont toujours en ligne sur les différents forums et sites Internet et, bien évidemment, sont largement relayés sur les média sociaux.

La procédure de sauvegarde est une procédure volontaire et protectrice. Rappelons tout d’abord que la procédure de sauvegarde concerne les entreprises qui ne sont pas en cessation de paiement, contrairement à la procédure de redressement judiciaire. Inspirée du droit Américain existant, cette procédure demandée par une entreprise par l'intermédiaire du Tribunal de Commerce, permet de négocier un étalement de la dette sur des durées variables le plus souvent de l’ordre de 2 à 10 ans. Dans le cas présent du groupe Casino, la procédure de sauvegarde va donner un cadre pour élaborer un plan pour définir une structure de financement durable et renforcée. Et cela reste une initiative prise par l’entreprise elle-même. Le plan de sauvegarde autorise ainsi Rallye, en concertation avec ses créanciers, à élaborer le meilleur plan de remboursement de sa dette dans le temps et à pérenniser son rôle d’actionnaire de contrôle du groupe Casino.

Le paiement de la dette est ainsi gelé en attendant son rééchelonnement et aucun titre ne peut être appréhendé par les créanciers. Rallye, par cette procédure, conserve le contrôle exclusif du groupe Casino et les dirigeants de Rallye, l’ensemble de leurs pouvoirs de gestion.

Ont été évoquées aussi des difficultés sectorielles

En se plongeant dans les chiffres du Groupe, les difficultés sectorielles des hypermarchés ne sont pas vraiment en rapport avec le sujet, pour le cas du groupe Casino. Et ceci, parce que le Groupe Casino est beaucoup moins exposé que ses confrères à l’érosion lente du commerce des hypermarchés face à la montée du e-commerce, contrairement à l’avis de P-H de Menthon, interviewé sur BFM Business. Et pour une raison simple, parce que, d’une part, le Groupe est déjà bien diversifié et possède des atouts forts et bien positionnés sur les segments moyenne et petite distribution - tels Franprix et Monoprix - ou bien encore avec une enseigne spécialisée comme Naturalia, mais aussi possède en propre un volet e-commerce important au travers de Cdiscount d’autre part. La qualité de l’actif est donc entière et de bonne valeur, et c’est une force que bien des confrères de Casino lui envient.

Les vendeurs à découvert ont semé le doute et provoqué l’emballement médiatique qu’ils souhaitaient

Créer la tourmente est devenu un art rôdé, poursuivi avec des objectifs précis et notamment par des fonds qui spéculent sur la baisse des cours de bourse des sociétés. Casino n’est pas le premier, ni le dernier, mais pour une société de cette taille, c’est quasiment une première. Espérons seulement que, tranquillement, raison revienne. Rallye n‘est pas en cessation de paiement, les administrateurs nommés pour le plan de sauvegarde, avec leur expérience, sont des atouts. Et compte-tenu du temps prévu pour le réaliser, mais aussi de la qualité de l’actif sous-jacent lié au plan stratégique de Casino, la sortie de la sauvegarde a toutes les chances de s’effectuer par le retour à une situation normalisée. Ce qui, à coup sûr, va contrarier les plans des spéculateurs.

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