Groupon s’écroule en Bourse… son modèle économique aussi

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 12 novembre 2012 à 6h20

Groupon, Groupon, Groupon ! Il n'y pas pas si longtemps encore, les adeptes de Groupon en vantaient les mérites à tour de bras, passant sous silence les nombreuses fois où ils n'ont jamais pu réserver la séance de massage tant convoitée, n'ont pas reçu l'hélicoptère radiocommandé espéré. Ou pire encore, toutes les fois où la prestation consommée n'était pas du tout à la hauteur de leurs attentes, et évidemment du descriptif sur l'annonce du "deal groupon".

Résultat, Groupon peine à faire durer son modèle des ventes groupées, affichées au minimum à -50 % du prix d'origine du service ou du produit. Son action s'effrondre depuis plusieurs mois, perdant encore.... 30 % en une seule séance vendredi dernier ! Depuis son introduction en Bourse voici un an, la valeur de Groupon a été divisée par sept. Mauvais deal pour les actionnaires.

Le modèle économique de Groupon est manifestement à bout de souffle. Sa promesse aux commerçants, leur apporter de nouveaux clients, s'est vite révélée intenable. Les utilisateurs de Groupon sont à l'affût des bonnes affaires, ils "chassent les deals", et ne retournent jamais chez les commerçants chez qui ils ont consommé par le biais de Groupon. De l'autre côté du coupon, il est impossible pour un commerçant de gagner de l'argent avec Groupon, sauf à dégrader considérablement son produit. En effet, Groupon s'octroie 50 % du prix de vente du deal. Et laisse en prime l'intégralité de la TVA à la charge du commerçant, puisque les coupons Groupon sont considérés comme des titres de paiement, au même titre que les coffrets ou les tickets restaurant.

Résultat, les commerçants partenaires ne veulent pas recommencer les deals, les consommateurs assaillent Groupon pour se faire rembourser, et les commerciaux de Groupon, de plus en plus nombreux, peinent à signer de nouveaux contrats avec les commerçants.

Les analystes évaluent les perspectives à court terme comme "faibles" en Europe. Si vous avez des coupons Groupon en attente, dépéchez vous de les consommer ou de vous les faire rembourser, et si vous avez des actions... il est sans doute trop tard...

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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