Arès doit se réjouir

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Par Bill Bonner Publié le 9 janvier 2020 à 6h11
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35%En termes de PIB, après la Deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis représentaient 35% de la production mondiale.

Deux erreurs colossales ont contribué au déclin des Etats-Unis – et ils sont en train de recommencer…

Une femme n’est jamais aussi belle que lorsque les premiers cheveux gris commencent à apparaître. Au début du XXIème siècle, les Etats-Unis resplendissaient.

Ensuite, lorsque George W. Bush a lancé sa Guerre contre la Terreur en 2001, 3 000 générations d’êtres humains ont dû se mettre à rire de concert. Voilà que les Etats-Unis – si riches, si sophistiqués – se rendaient carrément ridicules.

Les dieux ont dû rire eux aussi – et nul plus fort qu’Arès lui-même, le dieu de la Guerre.

Il s’agissait là du genre de guerre interminable, coûteuse et impossible à gagner qu’Arès connaissait bien. Le genre de guerre dans laquelle il est facile de se lancer… et dont il est difficile de sortir. Le genre de guerre qui corrompt l’armée… et le gouvernement qui la soutient. Le genre de guerre qu’on ne peut que perdre.

Et les Etats-Unis étaient en train de mordre à l’hameçon… comme tous les autres empires avant eux.

Erreurs fatales

Attendez une petite minute… nous allons plus vite que la musique.

La guerre de Bush contre… personne en particulier… était la première de deux erreurs colossales commises au XXIème siècle.

Les deux peuvent être attribuées à l’échec des « conservateurs » traditionnels du pays. C’est eux qui sont censés empêcher de genre de sottises – des guerres idiotes et des dépenses ineptes. Ils ont échoué sur les deux fronts.

La semaine dernière, on a vu des preuves de ce second échec. De sa propre initiative, le commandant en chef des forces américaines a ordonné à ses troupes de commettre un meurtre.

« Il ne faut jamais exécuter les ordres idiots », avait conseillé avec sagesse le général Leclerc durant la Deuxième guerre mondiale. Pourtant, les soldats américains ont fait ce qu’ils avaient été entraînés à faire.

Pas de procès, pas de jury, pas de verdict ; ils ont tué un officier militaire de haut rang, appartenant à un gouvernement souverain avec lequel les Etats-Unis ne sont pas en guerre.

Mais l’air du temps est tel que les « conservateurs » ne tentent plus de limiter le pouvoir excessif du gouvernement ; désormais, ils l’encouragent. Ils se sont donc rassemblés autour du président et ont affirmé qu’il devait pouvoir tuer qui il voulait quand il le voulait… tant que les médias sont majoritairement favorables.

Bien entendu, M. Trump n’est pas le seul à avoir ainsi affirmé son autorité. Barack Obama a lui aussi rayé des noms sur une liste des gens à tuer – juste pour prouver que c’était « un dur ». George W. Bush, dans le même esprit idiot, a condamné plus de 4 000 soldats US et jusqu’à un million d’Irakiens… tout en gâchant 6 000 Mds$.

Au lieu de créer le modèle de vertu civique américaine au Moyen-Orient que l’équipe Bush avait promis, les forces américaines ont transformé l’Irak en ruine dysfonctionnelle… et les Irakiens veulent désormais que les Américains fichent le camp.

Folie des grandeurs

Pendant plus de 200 ans, les Etats-Unis ont joué les gros bras ; en 1950, ils étaient indiscutablement numero uno dans le monde entier.

Les USA étaient la nation « indispensable », a affirmé la dernière Secrétaire d’Etat de Bill Clinton, Madeleine Albright. « Exceptionnels », c’est ainsi qu’ils étaient décrits par d’autres officiels. « Sans les Etats-Unis, il ne se passe rien de bon », a dit Hillary Clinton.

Par ailleurs, ils devraient avoir les taux d’intérêt les plus bas au monde, a ajouté Donald J. Trump, parce que « nous sommes les USA ».

Sauf que les Etats-Unis ne sont ni indispensables ni exceptionnels. Les Américains sont comme le reste des bipèdes de la planète – sujets à la vanité, à la folie des grandeurs et à l’imbécilité.

Les présidents des Etats-Unis – Bush, Obama et Trump – avaient chacun des niveaux variables de vanité, de folie des grandeurs et d’imbécilité. Mais tous ont joué les cartes qui leur avaient été attribuées. Et le joker, dans le paquet, était toujours le Deep State.

Suicide assisté

M. Bush – c’est compréhensible – avait hâte de « faire quelque chose » au sujet de ceux qui avaient abattu les Twin Towers. Mais ces gens étaient pour la plupart des Saoudiens. Ceux qui étaient encore vivants auraient pu être gérés – avec des pertes minimales en termes de vies et d’argent – par un travail policier normal.

A la place, Bush a décidé d’attaquer l’Irak sur la foi de fausses accusations au sujet d’« armes de destruction massive » et de « protection de terroristes » – ce qui est bien la dernière chose que le président irakien de l’époque, Saddam Hussein, aurait fait.

La guerre avait l’air « stupide ». Mais elle n’était pas stupide ; elle était malfaisante. C’était un moyen d’atteindre le véritable but du Deep State : non pas la victoire contre le terrorisme (personne n’a jamais eu le moindre espoir de remporter cette bataille)… mais le transfert de milliers de dollars vers les compères, les agents et les apparatchiks du Deep State lui-même.

Après tout, qui achète de gigantesques maisons en Virginie ? Qui roule en voiture avec chauffeur… financée par les contribuables ? Qui profite de la meilleure couverture médicale au monde, sans frais ? Qui peut passer à la télévision en tant qu’« expert » ?

A un niveau plus profond, les empires – comme toute chose vivante – doivent mourir. La Guerre contre la terreur était le premier pas des Etats-Unis vers le suicide assisté. Nous examinerons le second demain.

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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