Huawei sous pression américaine

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Par Michel Delapierre Modifié le 26 février 2019 à 16h03
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Huawei, le géant des télécommunications chinois, est officiellement accusé de vols de technologie par le ministère américain de la Justice. Pas moins de 13 chefs d’accusation qui incluent également la violation des sanctions imposées par les États-Unis à l’Iran.

Difficile de savoir à quel point cette affaire est liée aux négociations commerciales actuelles entre les deux plus grandes économies du monde. Selon le Secrétaire Américain au Commerce, Wilbur Ross, les accusations formulées par les Etats-Unis sont "totalement distinctes de nos négociations commerciales avec la Chine". Le timing de l’opération laisse toutefois circonspect.

Les accusations ont été formulées dans le cadre de deux affaires et ont déclenché l'arrestation le 1er décembre à Vancouver au Canada, à la demande des États-Unis, de l’un des principaux dirigeants de Huawei: la directrice financière de la société, Meng Wanzhou, également la fille du fondateur de Huawei. Meng Wanzhou, actuellement en liberté provisoire au Canada, risque l’extradition vers les Etats-Unis. Deux filiales de Huawei sont également tenues responsables d’un vol de technologie appartenant à T-Mobile. Dix accusations fédérales américaines ont été déposées à leur encontre. "Les deux séries d'accusations dévoilent les actions brutales et persistantes de Huawei visant à exploiter les sociétés et les institutions financières américaines et à menacer une économie mondiale libre et équitable", a déclaré le directeur du FBI, Christopher Wray.

Les accusations indiquent que Meng Wanzhou, Huawei et ses filiales ont tenté de dissimuler leurs transactions avec l'Iran, en violation des sanctions américaines et internationales (ONU) imposées à Téhéran entre 2007 et 2017. Par ailleurs, selon le ministère américain de la Justice, Meng Wanzhou aurait "menti à plusieurs reprises" aux banques américaines au sujet de transactions financières en dollars entre diverses sociétés du groupe et l’Iran- en particulier Skycom la filiale iranienne de Huawei.

Dans le second cas, le ministère américain de la Justice affirme que Huawei aurait déployé des efforts considérables pour voler une technologie liée à un robot de test téléphonique de la société américaine T-Mobile.

Matthew Whitaker, le procureur général américain, a déclaré que des photos avaient été prises et que les pièces de ce robot avaient été mesurées par les ingénieurs de Huawei, fournissant à cette époque de T-Mobile. M. Whitaker a déclaré que ces mêmes en auraient "même en voler un morceau".

La demande d’extradition de Meng Wanzhou sera entendue devant la justice canadienne le 6 février.

Selon M. Whitaker, l'acte d'accusation du département de la Justice ne mentionne aucunement l’implication du gouvernement chinois. Toutefois, a-t-il ajouté : « comme je l'ai dit aux autorités chinoises cet été, la Chine doit tenir ses citoyens et les entreprises chinoises responsables du respect de la loi. »

Autant dire que la pression des Etats-Unis sur la Chine ne faiblit pas.

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