Taxe d’habitation prolongée pour les plus riches : le deuxième impôt Covid ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 15 juillet 2020 à 10h00
Impot
1,3 MILLION €Pour être imposable à l'IFI il faut détenir un patrimoine immobilier supérieur à 1,3 million d'euros.

Le gouvernement l’a dit et répété : il n’y aura pas de nouvel impôt pour payer la dette liée à la crise sanitaire du Covid-19. La petite nuance semble se confirmer : il n’y aura pas de « nouvel » impôt… mais des impôts seront maintenus. Après la CRDS, voilà que c’est la taxe d’habitation qui voit son existence être prolongée en France.

Toujours pas de retour de l’ISF en France

Emmanuel Macron, lors de son intervention télévisée le 14 juillet 2020 à l’occasion de la fête nationale, a une nouvelle fois réitéré qu’il n’était pas question de réinstaurer l’Impôt sur la Fortune (ISF) en France. La mesure, réclamée par la gauche, les syndicats, une majorité de Français et même des prix Nobel de l’économie comme Esther Duflo, reste tabou pour le gouvernement. C’est Emmanuel Macron qui est à l’origine de sa suppression et il ne compte pas revenir sur sa décision.

Pour le Président, réinstaurer l’ISF empêcherait d’attirer les investisseurs et donc remettrait en cause la théorie du « ruissellement ». Sa suppression et son remplacement par l’Impôt sur la Fortune immobilière (IFI) ont toutefois coûté cher aux caisses de l’État : une perte de près de 3 milliards d’euros par an.

Après la CRDS, voici la « taxe d’habitation Covid »

Reste que le gouvernement n’est pas dupe : il va bien falloir rembourser la dette liée au Covid-19 estimée à plus de 150 milliards d’euros. Pour ce faire, pas question d’instaurer de nouveaux impôts : ce sont les impôts préexistants qui feront l’affaire, une manière pour le gouvernement de ne pas se contredire.

La Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) a été le premier « impôt Covid » : sa suppression, prévue pour 2024, a été repoussée une première fois pendant 13 ans et il y aurait, dans les cartons de l’exécutif, la volonté de la repousser jusqu’en 2042. Au total, au rythme de 7 milliards d’euros par an, estimation basse de ce que cet impôt de 0,5% sur tous les revenus rapporte chaque année, voilà que ce sont 154 milliards d’euros qui entreraient dans les caisses de l’État entre 2021 et 2042.

Mais Emmanuel Macron, le 14 juillet 2020, a commencé à semer l’idée que la CRDS ne sera pas le seul impôt qui sera maintenu en vie. La taxe d’habitation pourrait également être mise à contribution. Celle-ci n’est payée que par les 20% de ménages les plus riches et sa suppression pour cette tranche de Français était programmée pour 2023 (avec une baisse d’un tiers chaque année entre 2021 et 2023). Finalement, mais rien n’est acté, elle pourrait être maintenue pour les ménages les plus aisés.

Le deuxième « impôt Covid » est donc connu. Quel sera le troisième ? Une augmentation de la TVA ?

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Taxe d’habitation prolongée pour les plus riches : le deuxième impôt Covid ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis