N’espérez pas en une inflation temporaire, la BCE n’y croit plus…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 18 mars 2022 à 8h52
Euro Bce Inflation 1
5,8%L'inflation en zone euro a été de 5,8% en février 2022.

En 2021, alors que commençait à se calmer la crise de la Covid-19 et que les pénuries faisaient grimper les prix, tous les spécialistes et les banques centrales étaient d’accord : l’inflation ne serait que temporaire. Au pire, elle serait restée élevée jusqu’au 2e semestre 2022, avant de retomber en fin d’année. Un scénario optimiste auquel la BCE ne croit plus : l’inflation élevée est là pour rester.

Zone euro : la hausse des prix atteindra 5,1% en 2022

Lors d’un colloque auquel elle était invitée le 17 mars 2022, Christine Lagarde, ancienne ministre de l’Économie française désormais à la tête de la Banque Centrale Européenne, l’a annoncé : la « dynamique de l’inflation » a changé. La BCE ne prévoit plus que la hausse des prix retombe sous la barre des 2% par an, niveau bas d’avant pandémie de Covid-19 et niveau plus bas que l’objectif fixé par la BCE de 2% par an.

Au contraire, les premiers éléments pour l’année 2022 laissent penser que l’inflation sera deux à trois fois supérieure. En zone euro, en février 2022, l’inflation annuelle a grimpé à 5,8%. Et la situation, selon les nouvelles prévisions de la BCE revues en hausse, ne va pas s’améliorer rapidement : une inflation à 5,1% en moyenne en zone euro est attendue sur l’année 2022.

Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine sont responsables

La dégradation de la situation concernant la hausse des prix a un coupable : Vladimir Poutine et sa décision d’attaquer l’Ukraine. Une guerre qui a été critiquée quasi-unanimement dans le monde et qui, surtout, conduit à des tensions géopolitiques d’une ampleur inédite. Les sanctions économiques contre la Russie ont été légion.

Les prix de l’énergie et des matières premières ont explosé à la suite du début du conflit, alors qu’ils étaient déjà élevés à cause de la fin de la pandémie, de la reprise économique et de la relance industrielle. Autant d’éléments qui se répercutent sans surprise sur les prix à la consommation.

Inflation : un peu mieux dès 2023 ?

Le conflit ukrainien devrait, en outre, amputer la croissance de la zone euro : la BCE s’attend désormais à 3,7% de croissance en 2022, une révision à la baisse liée notamment à la hausse des prix qui crée des problèmes pour les entreprises et devrait freiner la consommation des ménages.

Malgré tout, l’inflation élevée ne devrait pas, selon la BCE, se poursuivre au-delà de 2022, sauf si le conflit en Ukraine ne donne pas lieu à d’autres conflits en Europe ou dans le monde. De fait, dès 2023, la situation s’améliorera : l’inflation est attendue à 2,1% sur l’année, puis à 1,9% en 2024. Des prévisions qui restent néanmoins très incertaines, mais qui devraient rassurer les marchés et les ménages puisqu’elles sont conformes à l’inflation idéale visée par la Banque Centrale Européenne.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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