Investissement boursier : faut-il essayer de prédire l’avenir ?

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Par Chris Mayer Publié le 4 juillet 2015 à 5h00
Bourse Tendance Marches Cac40
5 000Le CAC 40 est passé sous la barre symbolique des 5 000 points.

Combien de temps devrait-on consacrer à essayer de prévoir quel sera le futur du marché boursier, de la Fed, de l’économie, des taux d’intérêt, des monnaies et de la géopolitique ?

Ma réponse : "pas trop de temps". Je conseille plutôt d’étudier les entreprises pour essayer de trouver celles dans lesquelles investir. La vue d’ensemble a son importance mais il n’y a aucune tendance globale. Tel était mon message la semaine dernière lors de la conférence que j’ai donnée à Baltimore avec mon collègue Jim Rickards. L’objet de la conférence était : "comment se préparer à un effondrement monétaire imminent". Mon approche ascendante (bottom-up) contrastait fortement avec la vision descendante (top-down) privilégiée par mon hôte.

Cela ne signifie pas que je suis naïvement optimiste. Je sais que des malheurs arrivent. Le monde est une poudrière. J’entre toujours sur le marché avec la peur de perdre de l’argent. La peur n’est pas une mauvaise chose. Elle est ce qui m’empêche de commettre des imprudences. Ceux qui n’ont pas peur me font peur.

Toutefois, j’ai une manière différente d’aborder les défis que représente un monde volatil. Plus tard, j’ai participé à une table ronde qui a donné lieu à un débat animé à ce sujet. J’aimerais observer deux points ici, inspirés par ces échanges. Le public aime analyser les indices boursiers, comme le S&P 500. Il adore citer le ratio cours/bénéfices ajusté sur 10 ans (sur la base d’une moyenne des bénéfices des 10 dernières années) et d’autres mesures pour prédire la tendance des rendements futurs.

Un marché "plat" ? ?

Ce n’est pas parce qu’un indice boursier est cher que cela signifie qu’il faille abandonner les actions. A moins d’être acheteur de l’indice lui-même, cela n’a rien à voir avec le fait de rechercher des titres performants aujourd’hui.

Prenons un exemple historique : 1966-1982. Beaucoup font référence à ces 17 années comme une période de marché plat. Le Dow Jones Industrial Average a pratiquement fait du surplace. (Cette performance est pire que ce qu’elle semble parce que l’inflation était forte durant cette période.) Par conséquent, on pourrait conclure qu’il valait mieux ne pas être en bourse à cette époque. Mais voici ce que ma recherche sur les actions avec un rendement multiplié par 100 a donné : entre 1966-1982, vous auriez pu acheter 187 actions qui auraient augmenté votre mise au centuple.

En fait, au cours de ces 17 années, il y a eu au moins une douzaine d’opportunités chaque mois pour multiplier par 100 votre argent. Dans certains cas, vous n’auriez même pas eu à attendre très longtemps. Southwest Airlines a eu un rendement multiplié par 100 en près de 10 ans depuis 1971. L Brands de Leslie Wexner l’a fait pendant environ huit ans à partir de 1978. En 1966, vous auriez pu acheter H&R Block et transformer un investissement de 10 000 $ en un million de dollars en seulement deux décennies.

Les indices peuvent vous dire dans quelle sorte d’environnement vous vous trouvez. Il est certainement plus difficile de trouver de bonnes opportunités dans des marchés déjà valorisés dans une fourchette haute. Et il est plus facile de trouver de grands gagnants aux plus bas du marché (mais peut-être pas si facile de les acheter, car la peur sévit en de telles périodes). Ces faits ne devraient surprendre personne.

Mon conseil : ne vous tracassez pas trop à deviner la direction future du marché. Recherchez les grandes idées d’investissement. L’histoire nous enseigne que vous en trouverez toujours.

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Chris Mayer s'occupe de la lettre d'information Capital & Crisis, ainsi que du système de trading Crisis Point Trader édités par Agora Inc. Ses analyses pertinentes et précises des problématiques financières ont été reprises souvent dans de nombreuses publications, et notamment dans le très réputé Grant's Interest Rate Observer.

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