Jérôme Cahuzac : il n’y aura « pas de ministère intouchable »

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Par Laure De Charette Modifié le 11 mars 2013 à 2h34

Pas d'exception, de favoritisme ou de petits privilégiés : tous les ministères –ils sont précisément vingt- devront se serrer la ceinture et effectuer de nouvelles économies drastiques l'an prochain. C'est du moins ce qu'a promis hier Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, dans une interview au Journal du Dimanche. Au total, les ministres vont devoir économiser 5 milliards d'euros supplémentaires en 2014. Et les dépenses vont être réduites de 1,5 milliard d'euros en valeur absolue l'an prochain.

En réalité, certains domaines estampillés prioritaires pendant la campagne présidentielle vont souffrir moins que d'autres, à savoir l'Education nationale, la Police et la Gendarmerie. Eux « sont exemptés d'efforts sur leurs effectifs ». A eux seuls ils emploient déjà plus de deux millions de fonctionnaires. Mais sinon, « tous les crédits sont potentiellement visés » a précisé le ministre, comme pour prévenir que la cure d'austérité va être rude. Pas question de s'en prendre d'abord aux plus petits portefeuilles comme la Jeunesse, le Sport ou l'Outre-mer : chaque ministre a été informé du montant de l'enveloppe dont il disposera l'an prochain dans les lettres de cadrage budgétaire que Matignon a envoyé en fin de semaine dernière. Charge à chacun d'eux de définir ses priorités absolues et d'abandonner en conséquence les chantiers moins importants ou moins urgents. « C'est le rôle des gouvernants de définir des priorités et de ne pas faire une priorité de tout » estime le ministre.

Pour Jérôme Cahuzac, à qui certains reprochent déjà de tuer la croissance, « il ne s'agit pas de faire plaisir à la Commission européenne ou aux agences de notation mais de recouvrer notre souveraineté, aliénée aux marchés ces dernières années. Sans cet effort, notre pays perdrait le contrôle de ses finances. Il n'aurait plus les moyens d'investir pour sortir de la crise ». Concrètement, les crédits de fonctionnement de l'Etat, c'est-à-dire le fameux train de vie de l'Etat, mais aussi les niches fiscales et même certaines prestations sociales, comme les allocations familiales, pourraient être rabotés.

L'argent non dépensé doit servir notamment à financer le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, ainsi que les mesures contre la pauvreté et des moyens supplémentaires pour lutter contre le chômage.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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