Investir dans l’industrie des jeux vidéo

Stephanie Haerts Economie Matin
Par Stéphanie Haerts Modifié le 9 avril 2014 à 14h29

Vous avez eu une journée harassante au travail et lorsque vous arrivez finalement chez vous, vous cherchez quelque chose pour vous aider à vous relaxer. De plus en plus de personnes se tournent vers les jeux vidéo pour évacuer leur stress.

En 2012, le chiffre d’affaires de l’industrie des jeux vidéo s’est établi à 60 milliards d’euros et il devrait atteindre 75 milliards en 2015. Le jeu vidéo sur console représente 50% du chiffre d’affaires mondial. L’industrie des jeux vidéo a fidélisé une réelle communauté qui n’hésite pas à dépenser ses économies dans ces jeux. Selon l’Entertainment Software Association, la moyenne d’âge des joueurs est de 30 ans et cela fait 13 ans qu’ils jouent pour la plupart. La croissance de ce secteur devrait se poursuivre avec l’arrivée en 2014 de consoles nouvelle génération que sont la PlayStation 4 et la Xbox One.

Personne n’a été surpris quand Grand Theft Auto V (GTA 5) a été élu meilleur jeu de l’année au VGX 2013 – la plus grande cérémonie du jeu vidéo. Take-Two Interactive Software (TTWO.O), l’éditeur du jeu, est divisé en différents labels dont Rockstar Games, le développeur qui a créé GTA 5. Le cours de l’action Take-Two Interactive Software a connu une période tumultueuse pendant la création et jusqu’à la sortie du jeu.

Quand Rockstar Games a annoncé son intention de développer GTA 5 le 25 octobre 2011, l’action de Take-Two Interactive a grimpé de 6%. La progression de l’action a cependant été chaotique – l’action ayant chuté à 7.37 dollars en juillet 2012. Le prix de l’action s’est toutefois repris et a plus que doublé depuis.

Le cours évolue actuellement autour de 19.21 dollars après avoir atteint un plus bas à 11.53 début janvier 2013. Cette progression phénoménale est étroitement liée à la sortie et au succès de GTA 5.

Qu’est-ce qui affecte le cours des actions d’entreprises de jeux vidéo?

Au moment où les joueurs font leur précommande, les investisseurs s’intéressent au développeur du jeu en question et évaluent si cette sortie influencera ou non le prix de l’action de la société.

Les délais de développement sont l’un des domaines pouvant impacter le prix de l’action. Le 31 janvier 2013, l’action Take-Two Interactive Software (TTWO.O) a chuté de 12% alors que la sortie de GTA 5 a été retardée de quatre mois par Rockstar Games. De la même façon, le titre Ubisoft Entertainment (UBIP.PA) s’est totalement effondré de 26% (en Octobre) après l’annonce du délai de la sortie de ses très attendus Watch Dogs et The Crew reportés jusqu’à 2014.

Les revues écrites sur les jeux vidéo peuvent également affecter le cours des actions. Battlefield 4 a été fortement critiqué à sa sortie pour être truffé de bugs. L’action d’Electronic Arts’ (EA.O), le producteur et développeur de Battlefield 4 a atteint un plus haut à 28.13 dollars début août 2013 et a commencé à dégringoler à la mi-novembre 2013 plongeant sous les 21 dollars.Cela a conduit un cabinet d'avocats américain à intenter un recours collectif envers Electronic Arts, la sortie du jeu ayant été préjudiciable pour les actionnaires.

En octobre 2010, l’action Electronic Arts (EA.O) perdait 6% suite aux critiques faites sur Medal of Honor. Le jeu a fortement déçu par rapport à ses jeux rivaux Halo et Call of Duty. En mars 2011, l’action THQ chutait de 20% alors que son jeu Homefront faisait également l’objet de vives critiques.

Investir dans le secteur des jeux vidéo peut ainsi être lucratif, cependant il est capital de garder à l’esprit les risques encourus. Les sorties réussies de grand jeux permettre parfois à l’action de décoller. Cependant, les retards de sortie des jeux ou les mauvaises critiques peuvent, à l’inverse, faire plonger l’action.

Le développement des nouvelles technologies a fait exploser les ventes de jeux en streaming, en téléchargement et online qui représentent désormais la moitié des ventes dans le monde. Face à la dématérialisation des jeux vidéo, il serait également intéressant de se pencher sur des sociétés telles que Blizzard Entertainment, le développeur du jeu culte World of Warcraft.

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Stephanie Haerts Economie Matin

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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