L’Allemagne planche sur la fin des moteurs diesel

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Par Laure De Charette Modifié le 3 août 2017 à 11h21
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57 %57% des Allemands veulent interdire les véhicules diesel dans les villes les plus polluées.

Une réunion de crise s'est tenue à Berlin hier, 2 août 2017, entre le gouvernement allemand et les constructeurs automobiles du pays. Au programme ? La fin programmée des moteurs diesel.

Changement d'ère

Les Allemands sont de très gros exportateurs de voitures, et dans le lot, de voitures à motorisation diesel, alors, que, paradoxe, les Allemands sont deux fois moins nombreux que les Français à rouler au diesel.

Et pour cause : en Allemagne, à la pompe, depuis longtemps, le diesel est vendu au même prix, voire même plus cher, que l’essence, contrairement à ce qui s’est passé pendant des années chez nous en France.

Réunion de crise donc, car les Allemands ont pris conscience des risques que font courir à leur économie les mesures d’interdiction des voitures diesel qui fleurissent un peu partout en Europe, et même, ailleurs dans le monde.

Il faut savoir en effet que l’automobile représente 20 % des exportations allemandes, or comme l’Allemagne est une championne de l’export, avec une balance commerciale honteusement excédentaire, tout signal d’alarme qui s’allume sur un produit qui se vend bien à l’étranger doit être pris en compte tout de suite.

An-ti-ci-per

Or les Allemands s’inquiètent aujourd’hui des conséquences de mesures d’interdiction qui ne prendront effet que dans quelques années. Tout simplement parce que ce sont les voitures vendues dans quelques semaines, dans quelques mois ou l’an prochain, qui seront directement impactées par ces mesures d’interdiction.

Imaginez : c’est la rentrée, vous devez changer de voiture parce que votre vieille guimbarde familiale a rendu l’âme sur la route des vacances. Vous allez voir un concessionnaire, et comparez les voitures entre elles. Et là, tout d’un coup, vous prenez conscience qu’un monospace diesel, ou une petite berline, achetés en 2017, pourraient bientôt ne plus avoir le droit de rouler dans Paris et sa banlieue, mais aussi dans l’agglomération de Lyon, et peut-être dans d’autres grandes villes encore si les mesures d’interdiction continuent dans le futur continuent à s’étendre.

L’âge moyen du parc automobile français frôle les 10 ans, donc une voiture achetée en 2017 va rouler en théorie jusqu’en 2027 au moins, mais en fait, potentiellement bien plus longtemps puisqu’il s’agit d’un âge moyen. Rouler aujourd’hui avec une voiture de 2002 est par exemple très banal.

Conséquence logique : c’est bien aujourd’hui qu’il faut décider du sort des moteurs diesel dans les voitures neuves, afin de ne pas se retrouver avec des voitures de plus en plus difficiles à vendre dans les prochains mois ou les prochaines années.

Les constructeurs automobiles français, Peugeot, Renault et Citroën, devraient eux aussi très rapidement prendre la pleine mesure du problème du diesel, pour ne pas se retrouver demain avec des voitures invendables sur les bras.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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