L’application « Alerte attentat » est jugée « défaillante »

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Par Laure De Charette Modifié le 7 août 2017 à 15h27
France Attentats Police Etat Urgence
1L'appli n'a été téléchargée qu'1 million de fois.

Prévenir tous les habitants d’une commune, par exemple, qu’un attentat vient de se produire parait simple, à l’heure d’internet et des smartphones. Erreur !

« Obsolète » et « défaillant »

Un million de personnes en France ont téléchargé l’application « Alerte attentat », dans l’espoir d’être prévenues si un attentat venait à frapper à nouveau le territoire. Un, ce n’est pas beaucoup et ce chiffre signifie que des millions de gens resteraient dans l’ignorance du drame, et potentiellement en danger. Deux, l’application en question ne fonctionne pas bien.

C’est du moins ce qu’il ressort du rapport du sénateur LR de la Sarthe, Jean-Pierre Vogel, que Le Monde s’est procuré. D’après lui, le SAIP ("Système d'alerte et d'information des populations"), conçu après les attentats du 13 novembre, s’avère à la fois « obsolète » et « défaillant ».

L’application, donc, mise en place pour l'Euro 2016 de football, n’a pas encore fait ses preuves. La première fois qu’elle a été déclenchée, c’était lors de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Las, le message d’alerte a été envoyé 2 heures après le début du drame.

La deuxième fois où l’appli a servi, c’était pour prévenir d’une prise d'otages à Paris, qui s’est avérée fausse.

« Quand on voit qu’elle se déclenche à tort ou avec quelques heures de retard, on se pose des questions sur le bien-fondé de l’application » explique Jean-Pierre Vogel.

"SMS reçu"

Quant à l’autre pilier de l’alerte attentat, le système d'alerte des sirènes, le sénateur estime qu’il est tout aussi défaillant. Le parc n’a jamais fonctionné depuis sa création après la seconde guerre mondiale. Il faudra en conséquence plus de dix ans et des millions d’euros pour le rénover.

Un investissement inapproprié aux yeux du sénateur, qui suggère plutôt de développer un système dit du "cell broadcast" (littéralement : diffusion par téléphone portable) semblable à celui utilisé depuis plusieurs années aux États-Unis et au Japon.

Reste que ce dispositif, qui permet d'envoyer un SMS à tous les téléphones situés à proximité d'une antenne relais choisie, coûte très cher.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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