L’Union européenne et l’euro : aller vers une monnaie unique (2/2)

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Par Jacques Martineau Publié le 1 juin 2017 à 5h00
Union Europeenne Adhesion Euro Monnaie Unique
3 %Parmi les critères d'accès à l'UE, il y a notamment la limite du déficit public intérieur de 3 % du PIB.

A ce jour où en sommes-nous ? Si le contrat d’accès dans l’UE impliquait une première adhésion sous conditions au Mécanisme de taux de change européen (MCE), les règles ont évolué, ne laissant plus le choix pour rejoindre à terme l’Union économique et monétaire (UEM) et l’entrée dans l’euro…

Les 9 pays hors zone euro, qui sont-ils ? Par date d’entrée dans la Communauté économique européenne : le Danemark (1973) et le Royaume-Uni (1973) ; puis dans l’UE après le traité de Maastricht : la Suède (1995) ; la Hongrie (2004) ; la Pologne (2004) ; la République tchèque (2004) ; la Bulgarie (2007) ; la Roumanie (2007) ; la Croatie (2013).

Comment rejoindre désormais la zone euro ?

Les critères nécessaires concernent un déficit public inférieur à 3 % du PIB, une dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB, une inflation maîtrisée, une indépendance de la banque centrale du pays et une devise nationale stable pendant au moins deux ans.

Lors de la négociation du traité de Maastricht (1992) par les 12 membres de l'UE, et les 3 nouveaux accédant au MCE (Finlande, Suède, Autriche), il était prévu pour ces derniers et pour tous les nouveaux membres de l'Union qu’ils adhèrent obligatoirement soit à l'UEM (s'ils sont éligibles), soit au MCE II.

Par principe, après 1999, le MCE II prévoit une unité monétaire commune, avant d’accéder plus tard à l’euro monnaie unique. Autour d’un cours pivot, la règle tolère un écart de taux de change de ± 15% autour d’un taux de change initial entre la monnaie nationale du pays concerné et l’euro. Lors de l'adhésion au MCE II, dans ces limites de fluctuation, chacun doit s’engager à mener une politique commune de convergence de critères économiques, et une saine gestion de ses finances publiques à court et long terme.

Pour l’instant en 2017, seul le Danemark a souscrit au MCE II. Cependant, à la grande surprise, il a obtenu une dérogation pour ne pas adhérer à l’UEM et à l’euro. A noter que le Royaume-Uni avait aussi bénéficié d’exemptions européennes pour garder la maîtrise de sa monnaie. Désormais, avec le Brexit en cours, cela ne concerne plus les Britanniques.

A ce jour, la Suède, la Finlande et l’Autriche, éligibles au précédent MCE, demeurent en retrait. Quant aux autres pays de l’Union européenne, hors zone euro, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et République Tchèque, ils ne répondent pas encore aux critères d’accessibilité au MCE II.

Quelles perspectives en 2017 ?

A vrai dire, les résultats sont maigres. Les nouveaux adhérents à l’UE n’auront pas le choix, ils seront contraints de plier et de satisfaire aux conditions d’accès pour rejoindre à terme la monnaie unique. Cela pourra prendre du temps, mais le temps n’est pas devenu un facteur déterminant. Quant à ceux qui sont prêts à remplir les conditions, ils veulent garder la maîtrise de leur budget et de leur monnaie. Au plan économique et social, ils s’en tirent correctement. L’euro ne les séduit pas. En conséquence, les uns, comme la Suède, la Finlande et l’Autriche, renoncent et un autre pays comme le Danemark quand il accepte de signer le MCE II, il bénéficie en plus d’une dérogation. Le Royaume-Uni qui pouvait se targuer de deux dérogations exceptionnelles quitte néanmoins l’Union européenne avec le Brexit.

Une mise au point d’explications : le montage (1/2) et l’accessibilité (2/2)

Expliquer déjà l’ensemble montage monétaire (1/2) et accessibilité (2/2) à la monnaie unique, nous a semblé utile et nécessaire à propos du système multi-monétaire européen pour tenter de comprendre. Force est de constater que la complexité de ce système est d’autant plus importante qu’elle est supposée être liée à l’équilibre et à la stabilité de la situation politique, financière, économique et sociale de chacun des Etats, qu’il soit hors ou dans la zone euro, ce qui n’est pas encore le cas…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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