La Banque de France demande à l’État de sélectionner les dépenses publiques

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 23 mars 2023 à 10h04
Banque De France Selectif 1
-8,7%La récession prévue cette année sera de -8,7% selon la Banque de France.

Devant la gravité de la situation sanitaire, le gouvernement a largement ouvert le robinet des dépenses publiques. Mais désormais, la Banque de France appelle l'exécutif à se montrer plus sélectif sur le soutien à l'activité.

Le confinement a poussé les pouvoirs publics à investir massivement pour soutenir l'activité économique et les Français de manière générale : les aides se sont multipliées pour éviter l'explosion du chômage et les faillites, et aussi pour maintenir le pouvoir d'achat des ménages. « Il n'y a pas de limite chiffrée aux dépenses », a expliqué François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, au micro de France Inter. Il a néanmoins martelé qu'il y avait un « élément clef » : « c'est la confiance de ceux qui nous prêtent ». Les prêts garantis par l'État qui permettent aux entreprises de se maintenir à flot devront être remboursés à un moment ou à un autre. La dette contractée sur les marchés financiers par le gouvernement devra elle aussi être remboursée, même si les taux d'intérêt sont extrêmement bas.

Quoi qu'il en coûte

Surtout, le gouverneur demande désormais aux pouvoirs publics de se montrer plus sélectifs dans le versement des aides. « Le 'quoi qu'il en coûte', au fur et à mesure de l'amélioration de la situation économique, doit laisser la place à un 'quand cela vaut le coup' ou 'si cela vaut le coup'. Il faut être plus sélectif dans nos dépenses », a-t-il indiqué, en déplorant que de ce point de vue, il restait des progrès à faire. Au printemps, il fallait tout faire pour sauver l'économie, quitte à laisser filer la dette publique. Désormais, la phase est différente et ce d'autant que le contexte économique a changé.

Une reprise plus forte que prévue

François Villeroy de Galhau estime toujours que la contraction du produit intérieur brut sera de 8,7% sur l'ensemble de l'année. La Banque de France publiera sa note de conjoncture jeudi 8 octobre, elle devrait en toute logique confirmer les prévisions données il y a un mois. « Aujourd'hui je ne vois pas de raison de la changer », assure le gouverneur, qui ajoute : « Nous avions vu jusqu'à présent une reprise qui était plutôt plus forte que prévu ». Et même si l'épidémie reprend indéniablement de la vigueur cet automne, le rebond devrait se poursuivre.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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