La parasitocratie mine l’économie

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Par Bill Bonner Publié le 22 juillet 2016 à 5h00
Deep State Economie Politique
2 100 milliards ?La dette française a dépassé les 2 100 milliards d'euros.

Il y a toujours des gens qui trouvent le moyen d’exploiter “le système”, que ce soit une royauté ou une République. Mais plus il y a de rentiers, plus l’économie s’affaiblit. Je vous ai déjà présenté les zombies et les compères… et vous savez que votre gouvernement ne reflète pas vraiment ce que l’on vous a enseigné à l’école.

Savez-vous ce qu’est le Deep State ?

A la place, nous sommes gouvernés par un groupe d’initiés que nous appelons le Deep State, et qui prête peu attention à la Constitution ou bien à “la volonté du peuple”. Le terme Deep State n’a rien d’original, pour nous. Au départ, on s’en est servi pour décrire ces éléments anti-démocratiques qui actionnaient les véritables leviers du pouvoir, dans la Turquie kémaliste, au sein de l’armée, des services des renseignements, du pouvoir judiciaire et de la mafia.

Mais le terme est de plus en plus employé, partout ailleurs, à mesure que les gens se rendent compte de ce qu’il se produit réellement dans leurs propres pays. Aujourd’hui, nous proposons un néologisme plus descriptif. Votre première réaction, face au Deep State, c’est probablement le déni ou l’effroi. “C’est impensable”, vous dites-vous peut-être. “Comment se fait-il que je n’en aie jamais entendu parler ?”

Ou encore : Comment mettre un terme à cette conspiration ? Détendez-vous… Il n’y a rien d’occulte, dans cette histoire. Elle se déroule essentiellement au grand jour. La raison pour laquelle vous n’avez pas entendu parler du Deep State constitue un nouveau point, une nouvelle donnée, que nous devons relier. C’est-à-dire qu’il y a des faits. Et il y a des mythes, des illusions, des conjectures et des opinions.

L’exploitation du système

Les faits véridiques sont ceux qui le demeurent quoi que vous pensiez. Si vous envoyez un enfant pâlichon à la plage, il rentre avec un coup de soleil. Et même si nous sommes pressés de dévorer nos œufs au petit-déjeuner, l’eau bout à 100 degrés Celsius, au niveau de la mer. Mais en dehors de ces “faits véridiques”, tout le reste est sujet aux mythes et à l’imagination.

Le mythe de notre république constitutionnelle, par exemple, est si séduisant que la plupart des gens refusent de voir plus loin. Il ne s’agit pas que de ça, d’ailleurs. La plupart des gens qui comptent réellement en politique : les faiseurs de tendance, les riches, les marchands d’opinion, les politicards et les arrivistes – qui font fonctionner le système — sont payés pour ne pas regarder ce qui se passe de l’autre côté de l’écran.

Mais le monde réel ne s’apparente pas au cinéma. D’ailleurs, Washington n’est pas tel que la plupart des gens se l’imaginent, et correspond plus à ce à quoi l’on pouvait s’attendre qu’à ce que l’on pouvait espérer. Car nous savons bien qu’il y a toujours des gens qui trouvent le moyen d’exploiter “le système”. Même sous la monarchie la plus absolue, le roi est impuissant sans sa légion d’initiés, de courtisans, de conseillers, d’ambassadeurs, ses parasites, extorqueurs et autres différents compères. Ces personnes s’entendent afin d’utiliser le pouvoir de police de l’État à leur propre avantage.

En France, avant la révolution, par exemple, des groupes de privilégiés usaient de leur influence – et souvent de la force – pour récupérer des biens qui leur fourniraient un revenu, ou des “rentes”. On les appelait les “rentiers”. Et ils vivaient sur le dos de l’économie productive, tels des tiques sur le dos d’un chien. En France, aujourd’hui, il existe également énormément de rentiers… mais ils ne portent plus de perruques poudrées. Le New York Times a publié un article, concernant le coiffeur personnel du président François Hollande, payé plus de 10 000 $ par mois depuis quatre ans, soit environ le même salaire qu’un ministre du gouvernement.

Une élite de parasites : Deep State ou Parasitocratie

Tout le monde veut avoir quelque chose pour rien. Tout le monde veut être rentier. Et chaque société possède les siens. Mais un rentier est un parasite. Et plus il y en a, plus l’économie s’affaiblit… jusqu’à ce qu’elle succombe à la révolution, à la dépression, à la guerre, ou à l’hyperinflation. Fondamentalement, le Deep State est une élite de parasites. Son objectif est de transférer vers lui le pouvoir et l’argent de ceux qui l’ont gagné. C’est pourquoi nous proposons d’appeler le Deep State la “Parasitocratie”, plutôt.

L’une des principales avancées de cette Parasitocratie des temps modernes fut le système monétaire annoncé par le Président Nixon en août 1971. La série télévisée si populaire, Bonanza, fut interrompue, et Nixon fit deux déclarations majeures. D’abord, il déclara que les salaires et les prix allaient être contrôlés. Ce fut une telle bombe qu’elle pulvérisa totalement l’intérêt de la seconde déclaration, à savoir que désormais, le monde disposerait d’un nouveau système monétaire.

Tous les abrutis de politiciens et commentateurs m’as-tu-vu avaient quelque chose à dire sur le contrôle des prix et des salaires. Mais personne ne savait que penser du nouveau dollar. Désormais, les États-Unis n’honoreraient plus leur promesse de convertir les dollars de leurs créanciers étrangers en or, au cours fixe de 35 $ l’once. Mais était-ce une mauvaise chose ? Peut-être une devise plus flexible serait-elle réellement bénéfique à l’économie. Peut-être fallait-il réellement empêcher les Français… qui, à l’époque, tentaient de convertir leurs dollars en or… de se saisir d’une part si importante du trésor américain. Qui sait ? Et à présent… 45 ans plus tard… nous commençons juste à le découvrir…

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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