La tension monte entre Denis Kessler et le fonds activiste CIAM

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Rédaction Modifié le 24 avril 2019 à 16h37
Iss 17053 00702
0,94 %Le fonds CIAM détient 0,94 % des parts de SCOR

Le cinquième groupe mondial de réassurance, SCOR, est au cœur d’une bataille entre son PDG, Denis Kessler, et l’un de ses actionnaires, le fonds activiste CIAM. Ce dernier a annoncé lundi 25 mars qu’il ferait une demande de destitution de Denis Kessler de ses fonctions de président du Conseil, auprès du conseil d’administration, qui doit se réunir le 26 avril.

Le fonds CIAM, qui détient 0,94 % des parts de SCOR, devrait donc poser sa demande de destitution, comme il l’a annoncé au mois de mars, lors de la prochaine réunion du conseil. En réaction, une réunion d’urgence du conseil d’administration de SCOR a été organisée et Denis Kessler a été conforté dans ses fonctions. Pour autant, cette attaque du fonds SCIAM, qui est une conséquence directe de la tentative de rachat de SCOR par Covéa à l’automne 2018, pourrait laisser des traces.

En effet, cette résolution soulève d’autres questionnements qui reviennent fréquemment chez les actionnaires, mais également dans la presse économique depuis plusieurs années autour de la gouvernance de Denis Kessler. Les agences Glass Lewis et ISS ont diffusé leurs conseils de vote aux actionnaires quant à cette résolution. Des conseils qui ont fuité dans la presse et qui n’arrangent pas les affaires de Denis Kessler.

Un président « omniprésent »

Dans une lettre ouverte à Denis Kessler, diffusée en janvier 2019, la présidente du fonds CIAM, Catherine Berjal dénonce l’omniprésence de Denis Kessler au sein de SCOR et dénonce ses cumuls de mandat au sein du réassureur. Dans leur recommandation aux actionnaires, les analystes de Glass Lewis reviennent aussi sur ce sujet, expliquant qu’ils pensent « fermement que la séparation des fonctions de président et de directeur général est la meilleure structure de gouvernance pour réduire les conflits d’intérêts ».

Cette omniprésence se reflète aussi, selon madame Berjal, dans l’utilisation fréquente et « agressive » de l’appareil judiciaire pour faire taire ses détracteurs. Ce à quoi l’homme d’affaires a répondu, selon Zone Bourse, par une nouvelle menace de poursuites estimant les critiques de madame Berjal « diffamatoires ».

Inadéquation entre la rémunération de Denis Kessler et les résultats de SCOR

Selon le fonds CIAM, Denis Kessler aurait bénéficié, lors des trois dernières années, d’une rémunération de 8 956 millions d’euros en moyenne, ce qui correspond aux salaires de patrons de société (Swiss Re, Munich Re, Hannover Re) bien plus importantes que SCOR et avec des résultats financiers plus flatteurs sur ces mêmes périodes.

Avant cela, plusieurs enquêtes (notamment celle sans ambiguïté de Capital) ont mis en évidence depuis des années le décalage entre la rémunération de Denis Kessler et la taille de SCOR. D’ailleurs, sur ce point, les deux cabinets de conseils rejoignent la position du fonds CIAM. La déclaration de Glass Lewis étant bien tranchée :

« L’entreprise a un historique de rémunération élevée de son directeur général. Glass Lewis a déjà exprimé ses réserves sur le niveau de rémunération du président et du directeur général à travers ses recommandations sur le “say on pay” depuis que cette pratique est arrivée en France en 2014. Cette année ne sera pas une exception. »

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «La tension monte entre Denis Kessler et le fonds activiste CIAM»

Laisser un commentaire

* Champs requis