La voiture de collection, un nouveau marché spéculatif ?

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Par Philippe Herlin Publié le 7 novembre 2014 à 4h38

Le cabriolet Morgan du célèbre film Les Valseuses (1974) réunissant Gérard Depardieu, Patrick Deweare et Miou-Miou a été vendue dimanche dernier à Paris par la maison de vente Artcurial au prix de 38.100 euros (frais inclus), une belle performance. Cette vente a aussi enregistré des records mondiaux pour deux modèles de Porsche, une 911 Carerra 2,7L Targa de 1974 adjugée à 232.400 euros, une autre 911 2,4L de 1972 à 212.200 euros. Par ailleurs, une Aston Martin DB5 de 1964, la voiture iconique de James Bond, a trouvé preneur pour 955.400 euros.

Manifestement le marché des voitures de collection connaît une poussée spéculative. L'été dernier aux Etats-Unis, une Ferrari 250 GTO de 1962 a été vendue aux enchères 38 millions de dollars, ce qui en fait le record absolu pour une automobile de collection. Ce chiffre est d'ailleurs à rapprocher de l'enchère record pour un artiste contemporain (né après 1945), en l'occurrence le Balloon Dog de Jeff Koons, vendu en novembre 2013 pour 52 millions de dollars (38,8 millions d'euros). Nous sommes dans la même gamme de prix, l'automobile ancienne va-t-elle concurrencer les artistes contemporains ?

Ceci dit, ce marché se révèle très étroit, presque monomaniaque : sept des dix voitures les plus chères jamais adjugées aux enchères sont des Ferrari !

D'où viennent ces records ? Les investisseurs recherchent des marchés qui possèdent encore des marges de progression : les actions sont au plus haut, les obligations souveraines ne rapportent plus rien, l'immobilier est redevenu (ou est resté comme en France) cher... D'où leur intérêt pour le marché de l'art ou les automobiles de collection, qui enchaînent records sur records. Ces investisseurs doivent faire attention à la surchauffe, mais au moins détiennent-ils un bien qui possède une valeur intrinsèque, un objet qu'ils pourront admirer même si son prix de marché baisse !

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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