Eurosatory : les matériels français labellisés « armées françaises » ?

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Par Rédaction Modifié le 3 juin 2014 à 14h18

Alors que le monde militaire est vent debout contre les coupes budgétaires annoncées, et que se profile le salon Eurosatory (premier salon mondial en matière de défense), l’industrie française de l’armement vit une profonde mutation. Au cœur de cette évolution, le groupe DCI et son nouveau patron, Jean-Michel Palagos, nommé par Jean-Yves Le Drian pour bâtir une stratégie d’export autour de la « marque France ».

Les industries de défense françaises pèsent 17,5 milliards d’euros, 165 000 emplois directe et indirects, et présentent un solde commercial positif de près de 3 milliards d’euros. Un secteur stratégique qui bénéficie de l’attention du plus niveau de l’Etat. En nommant son propre directeur de cabinet adjoint à la tête de Défense Conseil International (DCI), Jean-Yves Le Drian a donc envoyé un signal fort : il s’agit de relancer « l’équipe de France à l’export » en matière de Défense. Une feuille de route que Jean-Michel Palagos résume ainsi : « faire de DCI l’outil de rayonnement de notre politique d’exportation. »

En effet, DCI est l’entreprise en charge du transfert de savoir-faire des armées françaises. En clair, DCI dispense des formations (sur du matériel français) et accompagne les grands exportateurs français en matière de maintenance.

Pour ce faire, Jean-Michel Palagos a décidé de tout miser sur l’instauration d’une relation de confiance qui s’incarne désormais dans un label « formation armée française ». En effet, la très bonne image de l’armée française a été renforcée par les récentes interventions en Lybie et au Mali, et s’ajoute à la posture « non alignée » de la France en matière diplomatique que beaucoup de pays avaient appréciée, notamment, lors de l’opposition à la seconde guerre en Irak au Conseil de sécurité de l’ONU.

Il en ressort, selon la stratégie de développement mise en place par Jean-Michel Palagos au sein de DCI, que la « marque France » est un véritable atout pour nos entreprises à l’export. A cela s’ajoute la revendication d’une proximité forte avec le Ministère, l’Etat major et le réseau diplomatique. Incarnée par le passage direct de Jean-Michel Palagos du cabinet du Ministre à la tête de DCI, cette proximité permet de bénéficier de la force de frappe diplomatique de la France, qui est quasiment sans égal.

Enfin, Jean-Michel Palagos vient de signer un protocole d’accord avec Nexter. Un rapprochement, nous dit Philippe Chalumeau, qui «  s'inscrit dans les ambitions affichées par Jean-Michel Palagos, qui tout en souhaitant recentrer l'entreprise DCI (700 employés) dans son cœur de métier: le transfert de savoir-faire militaires, entend bien explorer de nouvelles pistes comme la gestion d'équipements ou de sites, comme de nouvelles offres de formation ou comme la fourniture de prestations ISR. » Autrement dit, le passage d’une position servicielle à une véritable logique capacitaire susceptible de concurrencer notamment les entreprises anglo-saxonnes.

Avec les prestations ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), mais aussi le domaine de la cyber-défense, ce sont de nouveaux pans d’activité qui s’ouvre pour une industrie qui contribue positivement à la balance commerciale du pays.

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