Les banques et les fintech : quel avenir pour le secteur bancaire ?

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Par Thomas Kaeb Publié le 22 octobre 2016 à 5h00
Fintech France Secteur Croissance Banque Internet
29,4 millionsLa banque mobile concerne désormais 29,4 millions de Français.

La crise économique de 2008 a fortement impacté le secteur de la banque et a vu croitre de façon exponentielle le nombre de start-up innovantes, qui n’ont cessé de repenser les services bancaires traditionnels au travers de la technologie.

Ces entreprises de la fintech se posent désormais en concurrents des banques et bouleversent leur modèle économique, en rupture avec les modèles traditionnels. De nombreuses start-up ont déclenché une déferlante d’innovations visant à placer la technologie au service des clients. A l’instar d’Uber pour le transport, Amazon pour la distribution, ou encore Airbnb pour la location de logement, le secteur bancaire se voit repensé et remodelé. Ce phénomène mondial a récemment trouvé un écho en France, où depuis quelques années l’on voit naitre un nouvel écosystème dédié aux start-up de la « fintech ». Mais alors, comment expliquer l’essor des fintech ? Représentent-elles une menace pour les banques ? Et comment celles-ci peuvent-elles faire face à cette nouvelle tendance ?

Si la France accuse un léger retard comparé aux Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne, la fintech française se démarque par une forte croissance. En effet, après une année plus que prospère et un premier trimestre 2016 record, la fintech mondiale connait son premier ralentissement de l’année avec des investissements réduits de moitié, tandis que le vieux continent a connu une augmentation de 20% de ses deal, soit 369 millions de dollars contre 348 millions au premier semestre. On dénombre déjà au niveau mondial près de 1.400 start-up fintech avec un investissement moyen de 44 millions de dollars. Par ailleurs, ces nouveaux concurrents pourraient capter jusqu’à 40% des revenus des banques d’ici quelques années et cela pourrait atteindre 60% dans les 10 ans à venir, selon le cabinet McKinsey & Co. Face à l’ampleur de ce marché, nombre de banques ont compris qu’il était préférable d’intégrer dès que possible ces technologies qui tendent à rendre le service bancaire traditionnel obsolète.

Depuis 2006, le secteur de la banque est remis en question avec l’arrivée de nouveaux acteurs tels que les banques en ligne. En France, entre 2006 et 2012, l’utilisation de banques en ligne a été multipliée par 3 et l’usage du mobile est devenu incontournable, puisqu’il concerne 29.4 millions de français et plus de 80% des mobinautes en ont un usage quasi quotidien. Les banques traditionnelles doivent donc réapprendre à séduire une clientèle de plus en plus tournée vers la technologie qui leur offre une véritable simplification du quotidien. En effet, 43,4% des clients du secteur bancaire choisissent des solutions fintech pour des raisons de facilité en terme d’ouverture de compte, tandis que 15,5% préfèrent ces nouvelles solutions technologiques pour les taux et les frais alors que 1.8% sont séduits par la confiance qu’ils peuvent y apporter. D’autre part, les fintech concurrencent les banques traditionnelles avec des coûts réduits, une simplification des services financiers mais aussi en offrant plus d’autonomie et de transparence aux clients. Face à cette réalité, 40% des banques ont décidé de développer des techniques innovantes et 56% vont les mettre en place dans les deux années à venir.

Au vu des avantages qu’elles proposent, les fintech sont perçues – à juste titre – comme les concurrentes des banques traditionnelles. Néanmoins, cela devient une réalité à partir du moment où les acteurs traditionnels ne réagissent pas face à cette nouvelle tendance. Si les banques font le choix de repenser leur modèle en s’adaptant aux nouvelles exigences des clients, elles seront à même de retrouver leur compétitivité. Pour cela, il est nécessaire de se tenir au plus près des nouvelles tendances et des dernières avancées du secteur en mettant en place des pôles « innovation » chargés de monitorer l’écosystème et de créer des liens avec les start-up de la fintech. Les banques traditionnelles peuvent également investir ou s’associer avec des start-up afin d’elles-mêmes se moderniser et se réinventer. Enfin, si les investissements dans les fintech sont rares, ils commencent tout de même à émerger, permettant ainsi de créer des liens stratégiques avec ces nouvelles start-up. Une autre solution s’offre aux banques traditionnelles : acquérir de nouveaux talents spécialises du Web pour innover au sein de la banque. De cette façon les banques peuvent à la fois se moderniser et évoluer au fil de l’innovation tout en gardant leur ADN.

La menace posée par les fintech est une réalité pour le secteur bancaire, néanmoins ce n’est pas une fatalité. Les banques font face à un challenge de taille qui implique de repenser leur business model et d’accélérer leur démarche de transformation digitale. A l’heure actuelle, les banques investissent progressivement dans ce tournant technologique afin de renouveler leur activité tout en gardant leur essence et leur spécificité. Mais l’effort reste encore à faire avant d’atteindre une véritable transformation des modèles bancaires. En faisant appel à des acteurs du digital et en utilisant les bons outils, les banques pourront réagir et continuer à prospérer.

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Thomas Kaeb est Responsable Business Solutions France chez Wacom

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