[BEST OF] Les curieux dessous des parachutes ministériels

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Par Ludovic Grangeon Publié le 18 juillet 2017 à 15h10
France Ministeres Salaires Parachutes Dores
80 000 eurosLe Groupe européen de lutte contre la corruption révèle que certaines conférences dans le secteur de l'énergie peuvent être rémunérées jusqu?à 80 000 euros.

Le Best Of de l'été vous remémore les meilleures actualités de l'année 2016-2017. Pour commencer la semaine, voici les polémiques marquantes suscitées durant le quinquennat de l'ancien président de la République française, François Hollande.

En cette période de fin de règne, la fébrilité règne dans les cabinets ministériels jusqu’au plus haut niveau. Les interventions discrètes se multiplient actuellement dans tous les domaines pour montrer auprès de différents recruteurs qu’on est efficace.

Pourquoi Ségolène Royal est elle venue spécialement à Dunkerque ? Pour le carnaval où elle a été huée par les pêcheurs ? ou pour autoriser un projet d’éoliennes qui devait durer des années et qui assassine ces mêmes pêcheurs ? ?

Combien de membres de cabinets ministériels vont ainsi accéder à des postes dorés ? Et qui va le contrôler ? Quelles sont les faveurs obtenues par des groupes privés grâce à ces interventions de la dernière minute ? Que vont-ils devenir tous ces personnages de la cour, maintenant si fragiles ? Il parait qu’il existe une commission de déontologie de la Fonction Publique. Ses membres sont sans doute dévoués mais il semble que ses pouvoirs soient bien faibles.

Si on se bouscule pour faire partie des cabinets ministériels, ce n’est que rarement pour servir l’Etat et retourner à son poste. C’est au contraire pour faire son marché et voir où on pourra multiplier son salaire par trois quatre ou dix selon la chance., avec en plus l’assurance d’un salaire de fonctionnaire si on ne fait pas l’affaire. On aura même la retraite d’un poste qu’on n’aura jamais occupé comme va le faire François Hollande avec ce bonus de 5000 euros en plus de toutes ses autres retraites. LCI nous révèle que ça lui permet de tripler ce qu’il touche aujourd’hui à l’Elysée, passant de 12 à 35 000 euros. On comprend qu’il soit pressé de partir.

Comme l’exemple vient d’en haut, tout le monde se sert. Le secteur des énergies, avec son côté démagogique est parmi les mieux servis avec l’armement. Al Gore a promu son film « une vérité qui dérange » qui lui a permis de faire fortune l’année suivante dans le marché du carbone pour plus d’un milliard de dollars, même si ce film a été condamné en justice par la suite à Londres pour de nombreuses exagérations.

Tout le monde s’est indigné des parachutes dorés de certains patrons du CAC 40 mais personne ne voit le même phénomène dans les organes publics. La mémoire est courte : un tollé a accompagné la nomination sous influence du député responsable du secteur de l’énergie, Brottes, à la tête du distributeur français RTE, pour 35 000 euros par mois, cinq fois son salaire de député, (tiens comme Hollande, ça doit être le tarif..).

Le fonctionnaire qui avait mis en place les énergies renouvelables est passé directement de l’Ademe au SER, lobby notoire de ce secteur, et sans doute avec un salaire très confortable non public. Antoine Cahuzac a été nommé patron des filales d’EDF, dont l’Etat détient 85%, au moment où son frère était Président de la Commission des Finances puis ministre du Budget. Jérôme Pécresse, le « prince consort », a été propulsé chez Alstom pour profiter de la même manne. Le ministère de la Justice nous apprend que les promoteurs d’énergies renouvelables passent de discrètes « chartes morales de développement » qui leur permettent de verser des honoraires privés à des décideurs, à des élus, pour leurs « conseils ». Le Groupe européen de lutte contre la corruption nous apprend que certaines conférences privées dans ce secteur peuvent être rémunérées jusqu’à 80 000€ la séance, pour des hauts fonctionnaires, des députés, des ministres. Lesquels ? Des noms !!!

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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