Les Français préfèrent épargner à s’endetter. On se demande pourquoi…

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Par Aurélien Delacroix Publié le 30 janvier 2015 à 7h26
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8,3%8,3% des ménages font appel aux crédits à la consommation pour des dépenses courantes.

Face à la crise, les Français réduisent leur endettement. Le taux de détention de crédit est le plus faible depuis 25 ans.

L'Observatoire des Crédits aux ménages observe dans son rapport annuel présenté ce jeudi 29 janvier que le taux de détention de crédit est tombé à 46,5% l'an dernier. 13,2 millions de ménages détenaient un crédit en 2014, soit 1,7 million de moins qu'en 2008 — il s'agit d'un plus bas historique depuis 1989.

L'immobilier en berne

Dans le détail, on voit que les crédits immobiliers ont moins la cote auprès des ménages puisqu'ils sont 30,6% à en détenir un; ils étaient 31% en 2013 et ce malgré un taux de crédit au plus bas (2,36% en moyenne sur le mois de décembre).

Pour expliquer ce peu d'appétit pour l'immobilier, on peut avancer deux explications. D'une, le marché est confronté à un problème de demande : les Français n'ont tout simplement pas les moyens de s'endetter sur des dizaines d'années. La conjoncture économique leur fait craindre des lendemains qui déchantent et ils ne veulent pas se retrouver avec un bien immobilier sur les bras qu'ils ne pourront rembourser.

Les crédits à la consommation chutent aussi

De deux, malgré des taux très bas, les banques rechignent toujours à prêter. Pire, elles ont même durci les conditions d'obtention d'un crédit immobilier, demandant par exemple un apport personnel de 10%. Enfin, certains dispositifs d'accès à la propriété ont été revu, comme le PTZ. Les primo-accédants sont passés à 35% en 2014, soit 20 points de moins qu'en 2011.

Confiance en berne, avenir sombre, banques frileuses, pouvoir d'achat qui chute : vouloir emprunter aujourd'hui relève d'une bonne dose de sang froid. Il en va de même pour les crédits à la consommation, dont les taux de détention ont été de 25,6% en 2014, soit 8 points de moins par rapport à 2008. Pour 2015, il ne faudra sans doute pas s'attendre à des miracles, puisque les intentions de souscription sont de 4,2% pour les crédits immobiliers et 3,6% pour la consommation.

Malgré un taux de crédit très faible, les crédits au logement n'ont pas la cote.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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