Nicolas, le prisonnier politique de la Manif pour tous, libéré en appel et condamné à une simple amende

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 9 juillet 2013 à 22h25

Le contraire eut été étonnant : Nicolas Bernard-Buss, le prisonnier politique de la Manif pour tous, incarcéré depuis le 19 juin à Fleury-Merogis, à l'issue de son procès en comparution immédiate, est libre. Comparaissant en appel ce mardi 9 juillet, le jeune Nicolas a écopé d'une simple peine d'amende de 3000 euros, dont 1500 avec sursis.

Une peine qui sera définitive s'il l'accepte sans faire appel, et si le parquet, qui avait requis quatre mois de prison dont deux avec sursis en première instance, ne fait pas appel non plus... Ce qui serait politiquement délicat, eu égard à l'exceptionnelle mobilisation de soutien en faveur de Nicolas. Depuis son incarcération, outre la toile et les réseaux sociaux, des milliers de veilleurs, et depuis quinze jours, de veilleurs debout, manifestaient un peu partout en France en soutien à Nicolas plus encore que pour s'opposer à la loi Taubira désormais adoptée.

Puisque les juges d'appel ont décidé de revenir sur le jugement de première instance et en particulier sur la peine de prison, Nicolas est désormais susceptible de pouvoir se retourner contre l'Etat, pour incarcération abusive, et demander des dommages et intérêts. Il a en effet raté des examens à l'Institut Catholique de Paris (examens qu'il espère pouvoir repasser en septembre), et a été soumis à un régime d'exception lors de son incarcération à Fleury Merogis : soumis à l'isolement, privé de parloir pendant les 2/3 de son incarcération, et surtout, incarcéré pour une peine de prison de "seulement" deux mois, alors qu'en France, 75 % des peines de prison inférieures à un an ne sont pas executées... Ses avocats ont évoqué ce soir l'hypothèse d'un pourvoi en cassation, qui ne juge pas sur le fond mais sur la forme, et pourrait invalider l'ensemble de la procédure à commencer par l'arrestation manifestement abusive.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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