Logement : les prix sont souvent trop élevés pour la plupart des ménages

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Laure De Charette Modifié le 5 décembre 2016 à 12h09
Immobilier Ancien Embellie 1
75%Depuis 2000, l'indice des prix immobiliers a progressé de 75% en France.

Depuis 2000, l’indice des prix immobiliers a progressé de 114% à Paris et 75% en France. Sur la même période, le salaire moyen a progressé de seulement 10% et l’inflation de 18%. Alors forcément, se loger devient de plus en plus coûteux, comme le souligne la Fondation Abbé Pierre.

Se loger correctement, un objectif "inatteignable"

La France n’est pas sortie du logement hors de prix. Malgré le tassement des prix depuis 2011, à l’achat comme à la location, se loger correctement reste un objectif inatteignable pour une large part des ménages des couches populaires et moyennes, notamment dans les grandes villes, déplore l'association.

La Fondation Abbé Pierre a testé, dans douze agglomérations françaises de diverses tailles, ce que différents ménages-types pouvaient concrètement s’offrir, à la location ou à l’achat, dans le neuf ou dans l’ancien, dans le privé ou dans le parc social.

Résultat : en dehors du logement vraiment social (PLAI et PLUS), les prix proposés sont souvent trop élevés pour la plupart des ménages, et pas seulement en région parisienne. Les ménages les plus modestes ne sont pas les seuls touchés.

Par exemple, un couple gagnant 2 200 € par mois avec un enfant ne pourra pas, à Nice, Lyon, Ivry, Bordeaux ou Montpellier, acheter un T3 à la mesure de ses moyens, sauf à subir un taux d’effort excessif ou à choisir un logement dégradé.

Une famille monoparentale avec deux enfants et un salaire au SMIC ne peut louer un logement adapté et à un taux d’effort correct de 25 % dans aucune des 12 villes testées ici, même avec les APL.

Réguler le marché ?

Cette réalité appelle des politiques locales et nationales volontaristes de régulation des marchés de l’immobilier, de construction à coût abordable dans les zones tendues, de production de logements vraiment sociaux à grande échelle et d’aides au logement revalorisées. Ces difficultés d’accès au logement des classes populaires et moyennes dans des conditions correctes devraient interpeler les candidats à l’élection présidentielle, dont on attend des propositions concrètes pour répondre à une attente fondamentale des citoyens : se loger dignement.

« Qui peut trouver supportable de vivre heureux sans les autres ? Qui peut ne pas avoir mal quand l’autre souffre ? » interrogeait déjà en son temps l’abbé Pierre...

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.