Grève du 9 mars : réponse du 19e siècle aux problèmes du 21e

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Par Guillaume Cairou Publié le 9 mars 2016 à 6h59
Loi Travail Succes Petition Contestation Gouvernement Mobilisation
18%La loi travail n'est soutenue que par 18% des Français.

On l'attendait, on la guettait et on s'étonnait presque, à vrai dire, de la voir ainsi tarder. Que tous ceux si profondément attachés au statu quo économique et social qui perdure depuis des décennies en France se rassurent, la grève arrive, la grève est là !

Le mouvement social contre le projet de réforme du code du travail, porté par Myriam El Khomri, a toutes les chances d'être largement suivi mercredi 9 mars, tant il est relayé et soutenu par ces professionnels de l'immobilisme que sont devenus Force ouvrière et la CGT, viscéralement opposés à toute réforme conséquente d'un droit pourtant archaïque et incapables d'appréhender la création d'emplois d'une manière moderne et réaliste.

Forts d'un seul et triste bilan, celui de n'avoir signé aucun accord majeur depuis le début du quinquennat de François Hollande, les deux syndicats « représentatifs » peuvent compter, hélas, sur cette coalition hétéroclite, rassemblant notamment les associations étudiantes coupées des réalités du monde du travail et quelques responsables politiques en mal de notoriété, qui tend à se manifester en réaction à chaque projet de réforme un tant soit peu ambitieux !

Tant pis si la plupart des chefs d'entreprise, les seuls à pouvoir créer des emplois pérennes et durables, ont déjà manifesté leur soutien au projet de loi El Khomri, initiative tardive mais heureuse permettant de réduire en partie l'incertitude qui les empêche de recruter.

Tant pis si les chiffres du chômage témoignent d'une manière éloquente de l'échec des politiques publiques de l'emploi depuis plusieurs décennies, avec un nouveau record à 3,59 millions d'inscrits à Pôle emploi fin 2015 (5,8 en comptant toutes les catégories).

Tant pis si ces débats idéologiques sans fin cachent les véritables enjeux que sont les métamorphoses en cours du marché du travail, elles-mêmes corrélées à la révolution numérique et à l'« ubérisation» progressive de notre économie, avec une ringardisation programmée du salariat traditionnel.

À l'heure où la majorité des français se montrent favorables à des mesures audacieuses, avec par exemple 88% d’entre eux prêts à s’ouvrir aux nouvelles formes d’emploi (Sondage IFOP pour la FEPS - février 2016), il est inconcevable de laisser un tel débat être arbitré par des organisations syndicales rétrogrades, ne représentant que 7 à 8% de la population active !

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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