Matches truqués et problèmes d’arbitrage, cancers du football (masculin)

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Par Valentin Nonorgue Publié le 7 juin 2019 à 5h50
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La Coupe du monde qui se lance vendredi 7 juin avec le match France - Corée du Sud sera une preuve de plus que le football est un magnifique générateur d’émotions. Il ne faudrait pas que l’authenticité de celles-ci, positives ou négatives, soit faussée par le biais d’intentions extra-sportives. Retour sur les récents matches truqués et litiges arbitraux qui plombent l’image du football… masculin.

La "TotoLiga" espagnole, théâtre de matches truqués

Au moment où tous les yeux étaient rivés vers l’Espagne, terre d’accueil de la finale de Ligue des Champions disputée samedi 1er juin, une affaire autour de matches truqués dans les premières divisions espagnoles de football est ressortie. Pour l’heure, nous savons que onze personnes sont impliquées - dont l’ancien joueur du Real Madrid, Raul Bravo, et plusieurs présidents de clubs de la Liga. Voilà qui confirme malheureusement les pendants sombres du football business, qui n’attire pas que des bons samaritains.

En effet, certains matches sans enjeu crucial deviennent le centre de paris atypiques aux montants très élevés. Ce sont ces rencontres-là qui doivent éveiller davantage la vigilance des instances de régulation. Point de départ de cette affaire “Oikos”, un match de division 2 entre Huesca et le Gimnastic Tarragone, cible d’un nombre de paris 14 fois plus élevé qu’à l’accoutumée.

Il est encore tôt pour assimiler cette affaire au scandale du "TotoCalcio" qui salissait le football italien dans les années 80-90.

A l’ère des paris en ligne, où certains acteurs sont retranchés dans des paradis fiscaux, la traçabilité peut se trouver compromise et la jurisprudence difficile à appliquer.

La triste opération du football africain

Direction l’Afrique, pour une affaire de litiges qui secoue le continent. Lors de la finale retour de la Ligue des Champions entre l’Espérance Tunis et le Wydad Casablanca, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) a encore été mise en cause. Il semblerait que le VAR était en panne, et ce de manière continue lors du match. Quand vient le but des Marocains, un hors-jeu est signalé (à tort) mais le VAR est alors inutilisable. A la suite de cette injustice, le match est interrompu pendant 62 minutes puisque les joueurs du WAC refusent de reprendre la partie.

Dès lors, la Confédération africaine de football (CAF) affirme que les deux équipes avaient été mises au courant du dysfonctionnement technologique, ce qui amenait à un match ordinaire dans l’histoire du football, un match sans VAR. En revanche, étonnement et indignation sont de mise s’il s’avère que les équipes n’étaient pas au courant, comme le clamait le capitaine du Wydad après la rencontre.

Or, le match aller de cette finale était déjà entaché par un arbitrage douteux. La CAF a d’ailleurs suspendu 6 mois Gehad Grisha - arbitre lors de la Coupe du monde 2018 - pour “mauvaise performance” lors de la première manche, alors que le VAR fonctionnait. Comme le constatait Philippe Doucet, expert du football africain, sur Atlantic Radio, cette sanction relève “soit de corruption, alors il faudrait punir l’arbitre pour ce motif, soit d’erreurs arbitrales et là, la décision de la CAF serait désastreuse en termes de psychologie.” Si cette deuxième option est retenue, il est logique de se demander comment les arbitres africains vont aborder leurs rencontres, avec l’épée de Damoclès qui risquerait de s’abattre sur eux au moindre jugement erroné.

Dans tous les cas, suspendre l’officiel du match aller a créé un climat de suspicions pesant à l’aube de la manche retour entre Tunis et Casablanca… Pire, à trois semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte, la publicité s’avère désastreuse pour le football africain. Selon Philippe Doucet, la situation résulte “d’abord d’un mauvais climat entre les deux équipes et d’une inconséquence des dirigeants du Wydad Casablanca qui n’a pas obligé ses joueurs à revenir sur le terrain, puis du souci technologique du VAR qui pourrait bien n’être qu’un prétexte.

Dernier exemple en date sur la planète football, le match entre Valladolid et Valence (0-2), du 18 mai dernier. Selon le Mundo Deportivo, la justice espagnole dispose de preuves, notamment d’enregistrements téléphoniques, qui montrent que l’opposition était truquée. A la clé pour les Valencians, une place en Ligue des Champions. Ainsi, sept joueurs du Real Valladolid auraient fait en sorte que leur adversaire l’emporte… Une affaire qui rentre dans le cadre du scandale “Oikos”, potentiel cataclysme pour le football hispanique.

Espérons qu’avec l’essor du sport féminin, les valeurs tant appréciées de chacun reviennent sur le devant de la scène. Car, sans honnêteté, la victoire ne vaut rien…

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Etudiant en journalisme et passionné de sport, Valentin Nonorgue est un membre de l’Observatoire du Sport Business. Il est également co-fondateur de Legendary, podcast vidéo sur les légendes de la NBA, et chroniqueur pour Parlons Basket.

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