Le matraquage fiscal des entreprises a commencé en 2010 : + 38 milliards d’euros

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 27 novembre 2014 à 9h13

On a pris l'habitude de parler de « matraquage fiscal » pour qualifier la hausse des prélèvements opérée par le gouvernement pour (tenter de) combler ses déficits. Mais de quoi parle t-on au juste ?

Des chiffres sur le ras-le-bol fiscal

Le Medef, qui organise une « semaine de mobilisation des chefs d'entreprises » à partir du 1er décembre, a fait et refait les comptes des prélèvements obligatoires depuis 2010, année choisie comme référence, et également celle où les augmentations ont véritablement commencé à se faire sentir, aussi bien sur les entreprises que sur les ménages.

D'après les calculs du patronat qui donne les chiffres concernant les seules entreprises, en 2011, les prélèvements (cotisations diverses, impôts) ont augmenté de 8,6 milliards d'euros. En 2012, le chiffre cumulé fait un saut impressionnant à 21,8 milliards. En 2013, il atteint les 36,1 milliards. Cette année, il sera de 37,6 milliards d'euros… mais le « feu » des prélèvements sera un peu abaissé sous l'effet du Crédit emploi compétitivité : en tout pour 2014, les impôts et cotisations qui pèseront sur les entreprises seront de 31,1 milliards.

Les effets du Cice pratiquement annulés

À cette aune, on comprend mieux le ras-le-bol fiscal des patrons; ces calculs vont également leur permettre de donner corps à leurs arguments concernant le retour attendu des entreprises contre l'argent qui leur est retourné par l'État : certes, celles-ci reçoivent les fruits du Pacte de responsabilité et du Cice; mais au vu du montant des prélèvements ponctionné par le gouvernement, il leur est très difficile de relancer l'activité et d'embaucher.

Et 2015 s'annonce lui aussi difficile, puisque le Medef a calculé que le gouvernement avait voté 4,5 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires (hausses des taxes de séjour, cotisations diverses, etc.) C'est d'autant plus dommage que le Cice va véritablement commencer à monter en charge l'année prochaine. D'ailleurs, d'ici 2017, le niveau des prélèvements devraient baisser à celui de 2010, sous l'effet conjugué du Crédit d'impôt et du Pacte. À moins évidemment que l'exécutif décide de nouvelles taxes et on sait trop bien que dans ce domaine, l'imagination est reine.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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