Mode : l’industrie accusée de profiter du travail forcé du peuple Ouïghour

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Par Quitterie Desjobert Modifié le 29 juillet 2020 à 15h06
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12 MILLIARDS $L'industrie du coton rapporte chaque année 12 milliards de dollars.

L’industrie du prêt-à-porter est appelée à cesser de collaborer avec les fournisseurs utilisant le travail forcé des Ouïghours.

Producteur numéro un

Face à la situation des Ouïghours (peuple habitant la région autonome Ouïghoure du Xinjiang en Chine), les pressions contre Pékin se multiplient. Selon Courrier International, plus 180 organisations ont appelé l’industrie de la mode à couper tout lien avec ses fournisseurs du Xinjiang travaillant avec les camps d’internement de Ouïghours.

La Chine produit plus de 84% du coton mondial. La région du Xinjiang est sa principale productrice de coton mais également le lieu de la détention d’un à deux millions de personnes, principalement des Ouïghours. Le coton une fois récolté est envoyé dans les usines au Bangladesh, au Cambodge ou encore au Vietnam. Cependant, les associations alarment sur le fait que ce coton est issu du travail forcé des Ouïghours. Dans un communiqué repris par The Guardian, le rassemblement des associations de défense des Droits humains déplore la situation actuelle : « La quasi-totalité de l'industrie du prêt-à-porter profite du travail forcé des Ouïghours et des turcophones musulmans ».

Un vêtement sur cinq

De très nombreuses marques sont concernées par cet appel. Parmi elles, on retrouve notamment : GAP, Tommy Hilfiger, Lacoste, C&A ou encore Adidas ou Calvin Klein. Des marques tout style qui ont un point commun : la présence de coton en provenance du Xinjiang dans leur marchandise. Pour l’organisation Anti-Slavery International (Anti-esclavage) interrogée par The Guardian, il est « fort probable que toutes les marques, grand public ou de luxe, soient liées à ce qui est en train d'arriver au peuple Ouïghour ».

Le New-York Times estime que du coton ou du fil du Xinjiang est présent dans un vêtement sur cinq vendus dans le monde. Une situation qui a fait réagir le groupe américain PVH, notamment propriétaire de Calvin Klein et Tommy Hilfiger, marques toutes deux pointées du doigt par les associations. Le groupe s’est ainsi engagé à cesser « toute relation commerciale avec les usines et les filatures qui produisent des vêtements et du tissu dans le Xinjiang ou s'approvisionnent en coton de la région dans les douze mois à venir ».

Depuis plusieurs mois, le gouvernement chinois est au coeur de la polémique. Il est accusé d’avoir fait interner entre un et deux millions de musulmans Ouïghours au nom de la lutte antiterroriste.

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Journaliste économique et politique

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