Mohamed Ayachi Ajroudi, ingénieur-médiateur

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Par Partenaire Publié le 19 juin 2017 à 12h04
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Certains hommes d’affaires aiment briller sous les feux médiatiques d’autres, comme Mohamed Ayachi Ajroudi, ont plutôt le succès discret. Ingénieur en hydraulique, diplômé de Polytech Lille (alors École universitaire d'ingénieurs de Lille) en 1978, il produit des tunneliers dans les années 1980 avec AMIS (Artois Maintenance Industries Services) sa société d’ingénierie mécanique. Elle fournit en engins les chantiers du métro de Lille (France) et Caracas (Venezuela) et du chantier ferroviaire de Cosenza en Italie. Des réalisations souterraines, loin des buildings au sommet desquels clignote le nom de leur propriétaire.

Créateur du portube

Mohamed Ayachi Ajroudi est né en 1951 à Gabès en Tunisie dans une famille de militaires, où l’on apprend à servir avant de se servir. Son grand-père exerçait comme sous-officier dans l’armée française durant la Première guerre mondiale. Son père était commandant de l’armée de Tunisie après l’indépendance du pays, c’est lui qui l’encourage à étudier. Après son décès Mohamed Ayachi Ajroudi part en France s'enrôle dans la marine a St Malo et 5 années de mer effectives le mènent au grade de lieutenant. Aussitôt après ses études d'ingénieur en hydraulique à Lille, il commence sa carrière d’entrepreneur : il rachète ISEE, une société spécialisée dans les travaux pétroliers et maritimes pour laquelle il travaille. Il fonde une première entreprise : AMIS. Puis une deuxième : Portube. Cette entreprise porte le nom de son invention : un système souterrain d’irrigation. Au lieu d'arroser pelouses, gazons et plantes par jets d’eau, on les abreuve par capillarité dans le sol. Un vrai gain de consommation d’eau pour les pays où cette ressource est rare.

CNIM, un succès international

Portube ouvre les portes du marché saoudien à Mohamed Ayachi Ajroudi. Le système équipe les jardins du palais du roi, des aéroports, des voies publiques et des exploitations agricoles de Riyadh, Médina, Djeddah, Mecca en Arbie Saoudite. En 1985, l’homme d’affaires s’installe dans ce pays et ensuite avec sa femme française, et ses deux fils. Il devient, dès lors, spécialiste des échanges commerciaux et des investissements industriels au royaume saoudien. C’est ainsi qu’il négocie notamment en Arabie Saoudite pour Safege (tout en étant président de Safege filiale Arabie) un contrat de plus de 15 milliards de dollars pour la distribution de l'eau et assainissement dans la région de la Mecque. Un succès à une période où la France voyait tous les grands contrats industriels lui échapper au Moyen-Orient.

Mohamed Ayachi Ajroudi est attaché à la réussite du groupe CNIM qui compte 3 000 collaborateurs dans le monde. Fondé au milieu du XIXe siècle, CNIM crée et produit matériels et équipements industriels pour les secteurs de la défense, de l'environnement, de l'énergie ou de la santé : ponts flottants motorisés, aimants géants, escaliers mécaniques, chaudières industrielles ou systèmes de cartographie. Le groupe CNIM a, par exemple, livré clés en main 163 centres de valorisation énergétique dans 23 pays à travers le monde qui traitent chaque jour 70 millions de tonnes de déchets ménagers ou industriels. A Paris plusieurs usines dont certaines fonctionnent depuis plus de 40 ans. Les réalisations de ce groupe international, peu connu du grand public, sont nombreuses et variées. Mohamed Ayachi Ajroudi est conseiller du président du directoire, Nicolas Dmitrieff, et dirige CNIM Saudi et CNIM Middle East. Il occupe aussi des fonctions directoriales dans d’autres entreprises internationales qu’il a fondées ou reprises comme SADEG SA, Aquatraitements Énergies Services SA, Objectif Pertinence SA, Razin Contracting, SNCFIME, Ferrara Ltd. Il investit dans les transports, le dessalement, le traitement et la distribution de l’eau, le recyclage et la valorisation des déchets.

Mohamed Ayachi Ajroudi, conseiller et décideur

La double culture orientale et occidentale de Mohamed Ayachi Ajroudi ainsi que sa longue expérience font de lui un homme d’affaires reconnu, membre du club restreint des décideurs économiques et politiques. Il conseille, il avise. Il a rencontré les grands de ce monde : le vice-président américain John Kerry, les différents présidents français, les rois Fahd, Abdallah et hautes personnalités d’Arabie Saoudite et des Emirats, le président Ben Ali avant la révolution de 2011...

Outre ses investissements en France et au Moyen-Orient, il conserve des liens étroits avec son pays natal. En 1995, dans le cadre d’une privatisation, il acquiert la Sogetram, société de transport de fret dans laquelle il investit plusieurs millions de dinars. En 2010, il signe un partenariat public-privé avec l’Onas (l'Office national de l'assainissement) pour exporter le savoir-faire de cet établissement public tunisien à caractère industriel et commercial en matière d’environnement et de lutte contre la pollution.

En 2013 outre l'acquisition d'une chaine TV AL JANOUBYA, il crée un parti politique, le Mouvement du Tunisien pour la liberté et la dignité. Il souhaite participer aux choix sociaux et économiques qui transforment la Tunisie. Mais quinze mois plus tard, il annonce le retrait de son mouvement des élections législatives. Il déclare que sa « bataille n’est pas politique mais économique et sociale » et qu’il « reste un soldat pour la Tunisie ». Servir et ne pas se servir, Mohamed Ayachi Ajroudi préfère la discrétion et se consacre à la conduite de ses affaires.

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