Monter et pérenniser sa start-up : un véritable parcours du combattant

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Par Nicolas Naigeon Publié le 26 mars 2018 à 5h00
Start Up Lancement Entreprises Conseis Reussir
80 %80 % des start-ups échouent avant le cap des trois premières années d'exercice.

L’essor de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies suscite un engouement sans précédent pour la tech auprès des jeunes entrepreneurs et des investisseurs. Les startups émergent dans tous les secteurs, et certains domaines, comme la foodtech, attirent particulièrement les aventuriers.

Mais au-delà de l’effet de mode, créer une start-up est une aventure de longue haleine, qui exige préparation, rigueur, persévérance et lucidité. De l’idée à la réalisation, voici quatre conseils pour surmonter les écueils et mettre toutes les chances de son côté.

Le financement : à chaque projet sa formule dédiée

Comme dans de nombreux aspects de la vie, le premier pas est le plus difficile. Pour une start-up, ce pas consiste à réunir les premiers fonds pour se lancer. Il existe un nombre considérable d’acteurs financiers, des business angels aux banques, en passant par le crowdfunding ou les fonds d’investissements. Cependant, trouver le mode de financement adapté n’est pas une sinécure : chaque offre de financement comporte des spécificités, des conditions d’éligibilité qui doivent être attentivement étudiées. Le projet est-il encore au stade d’idée ou a-t-il déjà été éprouvé avec une première preuve de concept ? L’équipe dispose-t-elle déjà d’un capital ou a-t-elle besoin de fonds? L’idée sera-t-elle considérée comme innovante ? Le projet est-il soutenu par l’écosystème (incubateur, accélérateur de start-ups…) ? Certaines aides, comme celles de BPI France, peuvent en effet nécessiter un accompagnement en incubateur ou un statut particulier (TPE, PME, ETI etc.). Si le foisonnement des aides est une chance, notamment en France, il vaut donc mieux prendre le temps d’identifier ses besoins afin de ne pas se tromper d’interlocuteur. Il vaut également mieux avoir une feuille de route claire sur ce sujet.

Devenir entrepreneur : un rêve exigeant

Que l’on soit un cadre dirigeant en quête de sens ou un groupe de jeunes esprits ambitieux guidés par un éclair de génie, il est tentant de prendre son élan et de donner vie à ses idées en créant une start-up. De surcroît, le succès de certaines jeunes pousses, légitimement relayé par les médias, a de quoi laisser rêveur. Néanmoins, ces succès sont souvent le fruit d’un chemin de croix, au cours duquel on se rend compte de plusieurs réalités :

- Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Au début de l’aventure, tel un couteau suisse, un entrepreneur doit réunir diverses compétences, et surtout être doté d’un moral d’acier pour tenir sur la durée.

- Il est important de ne pas s’isoler. Un entrepreneur doit s’entourer très tôt de pairs qui partagent ses valeurs, sa vision, voire son ambition. Il faut également parler de son idée, ne pas se développer « dans le secret » de peur que l’on nous vole notre idée de génie. L’idée c’est bien, l’exécution, c’est mieux !

- Il est vital de constituer et de fédérer son équipe. Une idée moyennement créative a plus de chance de réussir si elle est portée par une équipe unie et complémentaire, tandis qu’une idée géniale marchera moins si l’équipe n’est pas complète, ou si ce n’est pas la « Dream Team ». Un manager doit pouvoir faire adhérer ses collaborateurs à sa start-up, leur accorder sa confiance et leur donner envie d’écrire une histoire ensemble. C’est une condition essentielle, voire vitale, à la survie de la start-up, si l’on ne veut pas gonfler les rangs des nombreux projets qui échouent avant d’avoir atteint le Graal.

Maîtriser son secteur d’activité

Grâce, entre autres, au caractère transversal de l’intelligence artificielle, cette décennie est celle de la « ruée vers la tech » : entrepreneurs et investisseurs sont friands des idées qui incluent l’usage de l’IA dans les différents aspects de la vie. Par ailleurs, les nouvelles technologies semblent avoir démultiplié les possibilités d’entreprendre, créant chaque année de nouveaux secteurs d’activité : objets connectés, réalité augmentée, commerce hyper-personnalisé, services à la personne ou encore foodtech sont investis par les esprits aventuriers. La notion de disruption, qui renvoie à la refonte totale d’un marché, est devenue indissociable du concept de startup. Une aubaine pour les générations actuelles, animées d’un besoin de renouveau. Néanmoins, si les opportunités à saisir, voire à créer, sont nombreuses, encore faut-il s’assurer de connaître parfaitement son secteur et ses perspectives de croissance. Une condition sine qua non pour être pris au sérieux par ses investisseurs, son public et ses concurrents.

S’inscrire dans une logique de croissance rapide

N’est pas start-up qui veut ! Le terme « start-up » renvoie littéralement à une jeune pousse destinée à devenir une entité plus grande et plus prospère. La start-up se distingue donc des projets d’entreprise classiques et se définit comme une entreprise innovante avec une croissance forte et exponentielle. La troisième spécificité d’une start-up est son besoin immédiat en investissements conséquents. Trois exigences principales qu’il faut prendre en compte dès le départ si l’on veut passer le cap difficile des trois premières années ; à noter que 80% des start-up échouent avant ce cap.

Durant cette période, l’équipe étudiera son marché dans les moindres détails et testera plusieurs modèles économiques avant de trouver le plus adéquat. Il faudra veiller à ne pas s’éparpiller, au risque de perdre de vue le domaine dans lequel on pourra créer de la valeur. C’est ici que l’on doit s’assurer d’avoir une équipe fédérée, dotée d’une vision claire sur les objectifs et les prochaines évolutions. Une force essentielle pour convaincre les investisseurs que le projet est attractif pour son public et que le business model est à même d’atteindre son marché.

Loin d’être un phénomène de mode, la création d’une start-up est un voyage aussi passionnant que périlleux. Pour qu’elle devienne une structure pérenne, l’équipe qui la porte devra faire preuve de vision, détermination, patience… et d’un optimisme à toute épreuve !

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Nicolas Naigeon, CEO & co-fondateur d’Aveine

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