40 mots pour un numérique responsable (extrait)

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Par Frédérick Marchand et Claire-Agnès Gu Modifié le 17 mai 2021 à 13h52
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SOBRIÉTÉ

Savoir ne proposer à l’utilisateur que ce qui est Utile, Utilisable, et Utilisé.

Aucun rapport avec votre alcoolémie, rassurez-vous. La sobriété pousse à se passer des fonctionnalités les plus superflues pour se concentrer sur le coeur de l’application. Une règle simple pour appliquer la sobriété est de se poser la question des 3U :

- Est-ce que cette fonctionnalité est utile ? Est-elle prioritaire dans les besoins des utilisateurs ou simple fonctionnalité de confort ?

- Est-ce que cette fonctionnalité est utilisable ? Est-elle ergonomique dans sa conception ?

- Est-ce que cette fonctionnalité est utilisée ? Sera-t-elle réellement utilisée ?

D’expérience, une PARTIE SIGNIFICATIVE des FONCTIONNALITÉS d’une APPLICATION sont très peu voire PAS DU TOUT UTILISÉES !

Ce sont autant de fonctionnalités qui tournent sur un serveur et qu’il faut maintenir (exemple patch sécurité) donc avec des conséquences économiques et environnementales.

ATTENTION AU SYNDROME DE LA LISTE AU PÈRE NOËL

Lors de la conception d’une application numérique,
l’envie est forte est d’accumuler le plus de fonctionnalités
possibles par peur d’oublier un usage et pour ne pas être
obligé d’attendre une nouvelle version. Certains se disent
« Déjà que la DSI va mettre un an à sortir la première
version... ». Alors les fonctionnalités s’additionnent plus vite
que la liste au père Noël !

FRUGALITÉ

Faire plus avec moins, se mettre en situation de sous-ressources.

Non, ce n’est pas un énième régime à suivre pendant le confinement ! C’est un peu le buzzword du moment. Ce concept est issu de l’innovation frugale notamment. Il s’agit de se créer des contraintes pour se pousser à sortir du cadre et être plus créatif. La frugalité est au service d’une économie de ressources.

La frugalité (comme la sobriété) est un joli mot se mariant parfaitement avec le numérique durable. La frugalité va plus loin que la sobriété.

Illustrons avec l’exemple de la localisation d’un point de vente (ou d’une agence, d’une usine...) sur une plateforme web. Dans un cas usuel, la page propose une géolocalisation Google Map. Cette fonctionnalité est utile, c’est certain. Utilisable ? très clairement, nous sommes rompus à cet usage. Utilisée ? très probablement.

Quelle serait l’approche frugale ? Une simple image optimisée du plan positionnant le point de vente avec l’adresse.

Résultats : meilleure empreinte environnementale, coût de développement moins élevé, une page qui s’affiche plus vite, l’utilisateur peut même enregistrer le plan sur son téléphone (et dans les 10% de cas où un calcul d’itinéraire est nécessaire, il suffit de lancer une application adéquate).

Généralement L’APPLICATION de la SOBRIÉTÉ et LA FRUGALITÉ a un EFFET indirect sur... LE BUDGET. Vous pouvez espérer une baisse d’environ 20% des budgets pour réaliser une application. Il n’est pas beau ce concept ?

LOW TECH

Technologies conçues pour être utiles, durables, accessibles à tous et qui répondent à des besoins essentiels.

Contrairement à un préjugé répandu, le low-tech ne fait pas référence à un mouvement rétrograde impliquant une forme de régression qui nous pousse à nous couper de toute forme de confort technologique.

Les TECHNOLOGIES LOW-TECH sont ROBUSTES, RÉPARABLES et LUTTENT donc contre L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE.

Les low-tech s’opposent en quelque sorte aux high-tech. Pour être accessibles au plus grand nombre, elles sont peu coûteuses. Pour avoir un impact écologique et social le plus positif possible, elles simplifient le processus de fabrication et essayent de faire mieux avec moins.

Les approches low-tech se retrouvent beaucoup dans l’innovation frugale. Un très bon site pour en savoir plus : https://lowtechlab.org/fr.

LOW-TECH ET NO CODE ?

Ces deux notions semblent liées. Il n’en est rien. Le no code consiste à réaliser des applications sans taper une seule ligne de code. Le no code est une approche intéressante mais pas dans tous les cas.

Dans certains cas de figure, ces approches tournent à la catastrophe environnementale. En effet, multiplier les couches pour simplifier, génère une application qui n’est pas du tout optimisée. Donc le no code n’est pas (forcément) meilleur, même s'il reste très pertinent pour certaines architectures.

Le low-tech est plus une approche pour revenir à des choses plus simples, donc faiblement technologiques. Il n’est cependant pas contradictoire avec le numérique.

Ceci est un extrait du livre « 40 mots pour un numérique responsable : Guide pour un numérique à impacts positifs en entreprise » écrit par Frédérick Marchand et Claire-Agnès Gueutin paru aux Éditions ContentA (ISBN-10 : 2379796807, ISBN-13 : 978-2379796807). Prix : 12 euros. Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation des auteurs.

« 40 mots pour un numérique responsable : Guide pour un numérique à impacts positifs en entreprise » de Frédérick Marchand et Claire-Agnès Gueutin

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