Absurde : le premier tour des municipales n’aura donc servi à rien

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 mars 2020 à 12h27
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55,25%Le taux d'abstention aux municipales 2020 a été de 55,25%.

Dans cette crise du coronavirus Covid-19, tout paraît absurde et surréaliste. La situation, que personne n’avait vue venir et qui est digne d’un film de science-fiction, la gestion de crise, les décisions de l’État. Mais le jeudi 19 mars 2020, c’est un tout autre niveau d’absurdité qui vient d’être franchi par le gouvernement : le premier tour des municipales… n’aura servi à rien.

Les municipales : ce scrutin qu’il fallait absolument maintenir

Alors que de nombreux médecins et spécialistes, ainsi que des élus un peu partout en France, estimaient que le premier tour des élections municipales 2020 devait être annulé du fait de la crise du coronavirus Covid-19, le gouvernement l’a maintenu l’estimant nécessaire. Résultat : une abstention record, une polémique et, surtout, des Français qui n’ont pas compris le message.

Le 14 mars 2020, Édouard Philippe a en effet demandé aux Français de « rester chez eux », mais également d’aller voter. Paradoxal, incompréhensible… les Français se sont donc retrouvés au parc. Un choix bien peu judicieux. Mais le gouvernement leur a quand même dit de sortir (pour aller voter) et de ne pas sortir (parce qu’il y a une crise sanitaire).

Le premier tour s’est donc déroulé malgré tout, et 30.000 maires ont été élus directement recueillant plus de 50% des voix.

Édouard Philippe interdit les conseils municipaux

Toute élection municipale en France est suivie d’un conseil municipal d’installation où le conseil fraîchement élu nomme officiellement le maire. Car on élit une liste, pas une personne.

Or, jeudi 19 mars 2020, Édouard Philippe a interdit la tenue de ces conseils municipaux pour la simple raison que les réunions sont interdites en France du fait du coronavirus Covid-19. Ainsi faisant, il rend totalement inutile le premier tour des municipales.

Les équipes municipales actuelles voient leur mandat être prolongé jusqu’en mai 2020, décision qui aurait très bien pu être prise avant le premier tour pour éviter de faire sortir les Français dans la rue et dans les bureaux de vote.

En somme, le premier tour des élections municipales 2020 n’a servi à rien, à part à répandre un peu plus le virus. Le gouvernement risque de devoir s’expliquer à ce sujet…

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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