Obsolescence programmée : UFC-Que Choisir attaque Nintendo en justice

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 septembre 2020 à 14h26
Nintendo Carton Confinement 1
300 EUROSLa Nintendo Switch coûte 300 euros.

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a décidé, le 22 septembre 2020, de hausser le ton contre le géant japonais des jeux-vidéos Nintendo. Dans son collimateur, un bug présent sur, semble-t-il, de nombreuses manettes de sa dernière console, la Switch, que Nintendo ne veut pas réparer. L'association accuse donc désormais formellement Nintendo d'obsolescence programmée et saisit la justice.

Le « Joy-Con Drift » dans le viseur de l'UFC-Que Choisir

Si vous n'avez pas de Nintendo Switch ou si vous ne suivez pas l'actualité des jeux-vidéo tout simplement, vous ne savez probablement pas ce qu'est le « Joy-Con Drift ». Il s'agit d'un bug récurrent sur les manettes de la Nintendo Switch : des mouvements inattendus qui empêchent de jouer correctement. Un véritable dysfonctionnement qui viendrait de la conception même de la manette.

L'association avait donc interpellé les Français en novembre 2019 pour voir si ce bug était vraiment aussi répandu que le disaient les forums et autres sites spécialisés. « Plus de 5.000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48h, pour dénoncer la même panne récurrente du « Joy-Con Drift » », écrit l'association sur son site Internet. Elle interroge alors Nintendo qui s'engage, en janvier 2020, « à réparer les manettes sans difficultés, même hors garantie »

Toutefois, selon les données de l'UFC, « 65% des consommateurs ont constaté cette panne moins d'un an après l'achat des manettes »… et ce ne serait pas une panne liée à une utilisation massive de la console.

Une plainte auprès du procureur de la République contre Nintendo

L'UFC-Que Choisir est donc allée jusqu'à faire expertiser les manettes :

« dans l'ensemble des échantillons analysés, les experts sont unanimes. Deux causes sont (plus que vraisemblablement) à l'origine de la panne :

- une usure prématurée des circuits imprimés ;

- un défaut d'étanchéité qui entraîne une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick, dont l'origine paraît être à la fois interne et externe ».

Pour l'UFC, il ne fait donc pas de doutes que Nintendo aurait pu améliorer ces points… sauf que rien n'a été fait, alors que le groupe a bien réalisé des changements et des améliorations matérielles sur ses Joy-Con depuis la sortie de la Switch. Nintendo était pourtant au courant du problème.

Pour l'UFC-Que Choisir : « la nature de la panne, sa fréquence d'apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l'inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement… sont autant de caractéristiques qui indiquent que Nintendo s'adonne à des pratiques d'obsolescence programmée ».

L'association a donc déposé une plainte auprès du procureur de la République de Nanterre pour forcer Nintendo à revoir la conception de ses manettes afin d'éviter des problèmes à l'avenir.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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