Les bons plans pour aller à l’opéra et au concert sans se ruiner, 2021-2022

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Par Philippe Herlin Modifié le 13 décembre 2022 à 20h36
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6%Seulement 6% des Français ont assisté à un concert de musique classique sur les douze derniers mois.

Ras-le-bol du confinement, on veut sortir ! Et bien voici des propositions en grand nombre, à partir du mois de septembre car les grandes salles parisiennes viennent de sortir leurs programmes. Comme tous les ans, nous reprenons notre guide des bons plans pour en profiter sans trop dépenser.

Seulement 6% des Français ont assisté à un concert de musique classique sur les douze derniers mois, selon une étude du ministère de la culture. Les freins sont largement imaginaires : «ce n’est pas pour moi» (faux, il n’est pas nécessaire de connaître la «grande» musique pour l’apprécier, allez-y !), et «c’est trop cher» (pas toujours, il y a des tarifs accessibles). Abordons ce second point.

Le principal conseil que nous donnons consiste à s’y prendre à l’avance et à éplucher les programmes. Cette méthode vaut également pour nos lecteurs de province : Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, etc. proposent des saisons de qualité à des prix abordables, il faut épluchez les programmes afin d’en profiter au mieux. Nous conseillons aussi de s’abonner aux newsletters des salles, pour se tenir au courant, et parfois bénéficier d’offres. Nous abordons ici les grandes institutions, mais le mélomane parisien ne manquera pas de consulter également les très intéressants programmes de l’Opéra Royal de Versailles, de la Salle Cortot, de la Salle Gaveau, des concerts Jeunes Talents, de l’Orchestre des Jeûnes d’Île-de-France, et du Théâtre Marigny pour les amateurs de comédies musicales.

L’Opéra de Paris, entre répertoire et création

Après les grèves, le confinement, et un nouveau directeur (Alexander Neef), voici enfin le redémarrage de l'Opéra de Paris la première institution lyrique française. Et la saison 2021-2022 s’annonce très excitante avec de belles reprises et des nouvelles productions captivantes. Pour l’opéra, le très talentueux et imaginatif metteur en scène français Laurent Pelly est à l’honneur avec son inoubliable Platée de Rameau et L’Elixir d’amour de Donizetti, tandis que le canadien Robert Carsen bénéficie lui aussi de deux splendides reprises (Alcina, Elektra). On ne manquera pas non plus le superbe Vaisseau fantôme mis en scène par Willy Decker. Parmi les nouvelles productions, on note avec curiosité l’Oedipe d’Enesco, A Quiet Place de Bernstein, Fin de partie de Kurtag, Wozzeck de Berg et Turandot de Puccini mis en scène par Robert Wilson et dirigé par le nouveau directeur musical, l’une des stars mondiales de la baguette (bravo pour cette nomination), Gustavo Dudamel, l’événement de la saison. Pour le ballet, la saison se partage entre des grands classiques (Giselle, La Bayadère, Le Songe d’une nuit d’été de Balanchine, Le Sacre du printemps par Nijinski) et du moderne confirmé (Play, Body and Soul, Mats Ek).

Comment assister à ces spectacles sans trop dépenser ? On peut bien sûr s’abonner, même s’il n’est pas forcément pratique de bloquer des dates un an à l’avance. Sinon une bonne solution consiste à acheter ses places à l’unité environ trois mois à l’avance, en respectant le calendrier d’ouverture des réservations : par exemple, pour voir L’Elixir d’amour, qui commence le 28 septembre, il faudra se connecter au site le 15 juin à 12 heures. On peut ainsi acquérir des places dans toutes les catégories, dont plusieurs sont bon marché, mais il ne faut pas traîner car elles partent en quelques minutes. Il existe aussi un excellent dispositif fonctionnant tout au long de l’année : la Bourse aux billets officielle qui permet la revente de billets entre spectateurs en toute transparence et sans commissions, avec souvent des prix attractifs. Il existe aussi plusieurs offres spécifiques (notamment les avant-premières à 10 euros pour les moins de 28 ans).

Le Théâtre des Champs-Elysées, l’éclectisme

Le Théâtre des Champs-Elysées propose tous les genres musicaux : l’opéra (reprise du très beau Pelléas et Mélisande d’Eric Ruf, nouveau Eugène Onéguine par Stéphane Braunschweig, La Vie parisienne par Christian Lacroix, Cosi fan tutte par Laurent Pelly, Jules César en Egypte par Damiano Michieletto), des opéras et oratorios en version de concert (toujours sur-titrés, une excellente initiative, il faut le signaler), des concerts symphoniques (Philharmoniques de Vienne, de Saint-Pétersbourg, l’Orchestre de chambre de Paris, etc.), des récitals de chant (Roberto Alagna, Philippe Jaroussky, Véronique Gens…), piano (Igor Levit, Kit Amstrong, Sunwook Kim, Fazil Say, Nikolaï Lugansky, Bertrand Chamayou…), musique de chambre (Quatuor Belcea), sans oublier le ballet (Winterreise de Preljocaj).

Il existe des formules d’abonnement, d’ores et déjà ouvertes, à partir de cinq spectacles, et permettant d’obtenir des tarifs accessibles. Pour les concerts à l’unité, la vente sur le site pour tous les spectacles de la saison commencera le mercredi 30 juin à 10h (le 8 septembre pour la catégorie 5). La dernière catégorie (visibilité faible ou nulle) à 5 euros, est mise en vente le jour même une heure avant la représentation. Il existe aussi une Bourse aux billets, qui permet de trouver des tickets bon marché.

La Philharmonie, en deux temps

La Philharmonie de Paris, cette fois, scinde sa saison en deux et propose un programme pour septembre-décembre, la suite étant annoncée en septembre. Une demi-saison mais pas une demi-portion tant les concerts sont déjà nombreux ! Ça commence par une ouverture en fanfare avec l’Orchestre du Festival de Bayreuth dans un programme Wagner, évidemment (1/9), le Philharmonique de Berlin (4 et 5/9), Riccardo Chailly et l’Orchestre de Paris dans Ravel (8 et 9/9), puis signalons un week-end Mahler (22-25/9), le fascinant Donnerstag aus Licht de Stockhausen (15/11), Maurizio Pollini (22/11), Cecilia Bartoli (29/11), Teodor Currentzis (4/12), Le Château de Barbe-Bleue de Bartok par Salonen (8 et 9/12), Rattle et le LSO (12/12).

Les formules d’abonnement sont déjà ouvertes, mais il faut surtout noter dans son agenda le mardi 8 juin à 12h pour l’ouverture sur le site de l’achat des places à l’unité pour l’ensemble des concerts de la saison, premiers arrivés, premiers servis, surtout que les places de dernière catégorie à 10 euros, mais offrant une excellente visibilité, ne seront disponibles qu’à ce moment, soit un imbattable rapport qualité/prix. Ceci dit, les catégories supérieures demeurent tout à fait abordables. Si l’on se décide seulement quelques jours avant le concert, outre le site lui-même bien sûr, on ira faire un tour sur la Bourse aux billets qui permet souvent de trouver des places bon marché.

Radio France, la maison du National et du Philharmonique

Radio France accueille les concerts des deux orchestres de la maison, l’Orchestre national de France, et l’Orchestre philharmonique de Radio France. Comme la grande salle de la Philharmonie, l’auditorium de Radio France offre une excellente acoustique et une vision parfaite pour l’ensemble des places, dans un volume plus petit (1600 places contre 2400). Parmi cette très belle offre de concerts, on notera Mikko Franck et le Philhar’ dans la Première de Mahler par (17/9), la Neuvième de Beethoven (1 et 2/1), la Cinquième de Mahler (20/5), Thomas Adès qui dirige son Concerto pour piano (8/10), Chung dans la Troisième de Mahler (14/1), Michel Legrand (27-29/1), la Passion selon Saint Jean de Bach (3/4), la Huitième de Chostakovitch (2/6).

Les abonnements viennent d’ouvrir, il existe une intéressante formule pour les moins de 28 ans (4 concerts pour 28 euros). La vente des concerts à l’unité se fait le 29 juin, et pour spécifiquement les places de la 5e et dernière catégorie à 10 euros, où la vue est parfaite, soit un exceptionnel rapport qualité/prix, elle se fait le 29 juin pour les concerts de septembre à novembre, le 1er octobre pour les concerts de décembre à février, le 4 janvier pour les concerts de mars à juillet, des dates à noter dans son agenda. Il existe aussi un tarif de dernière minute à 25 ou 10 euros.

Enfin, l’Opéra-comique présente sa saison en décalé (de janvier à décembre), et on pourra donc voir, entre septembre et décembre, Fidelio de Beethoven, Les Eclairs de Philippe Hersant, Roméo et Juliette de Gounod. Le Théâtre du Châtelet, qui s’est débarrassé de sa catastrophique directrice, n’a pas encore présenté sa future saison.

Maintenant, si vous n’allez pas au concert ou à l’opéra, vous n’avez plus d’excuses !

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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