Paris intensifie la lutte contre les locations touristiques illégales

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Par Laure De Charette Modifié le 12 février 2018 à 20h45
Paris Airbnb Plaintes Mairie 2
20 000En cinq ans, le marché locatif traditionnel parisien a perdu au moins 20.000 logements.

Certains propriétaires proposent, sur AirBnb notamment, des biens à la location, en se faisant passer pour des particuliers ou des amateurs, alors qu’il s’agit de professionnels. Las, la mairie de Paris a décidé de les traquer.

Une déclaration avant de louer son meublé aux touristes

« Studio avec vue sur la Tour Eiffel, disponible le week-end de Pâques ». Ce type d’annonces est désormais légion sur les sites internet de location touristique. Mais parfois, se cachent derrière, non pas un couple de bobos parisien qui loue son bien le temps d’une escapade, mais bien un réseau de professionnels de la location touristique.

Pour traquer ces fraudeurs, la mairie de Paris impose désormais aux propriétaires de déposer au préalable leur déclaration en ligne, pour toute location meublée de courte durée, afin d’obtenir sans délai un numéro d'enregistrement. Ce numéro doit être publié sur les annonces depuis le 1er décembre 2017.

Environ 10 000 meublés sont déjà enregistrés sur ce téléservice.

Des mesures s’imposaient : en cinq ans, le marché locatif traditionnel parisien a perdu au moins 20.000 logements. De plus, les prix constatés sont proches de ceux du secteur hôtelier, soit un niveau compris entre le double et le triple du prix des locations traditionnelles. Ce phénomène provoque à la fois une diminution de l’offre locative privée traditionnelle et une hausse du coût des logements, tant à la location qu’à l’achat.

Contrôles et amendes pour les locataires hors-la-loi

Une équipe de 25 agents assurent le contrôle des meublés de tourisme. Environ 5.000 logements sont contrôlés chaque année, et en cas d’infraction, des procédures contentieuses sont lancées. Avec à la clef de possibles amendes.

Comme l’explique Le Figaro, en 2016, le Tribunal de Grande Instance (TGI) avait prononcé moins de 400.000 euros d'amendes contre ces locations illégales de meublés touristiques. L'an dernier, ce montant a dépassé 1,3 million. Rien que depuis janvier, la Mairie de Paris évoque 266.000 euros de nouvelles sanctions.

Les plateformes, quant à elles, sont censées désactiver les annonces ne faisant pas figurer de numéro, ainsi que celles dont le nombre annuel de nuitées dépasse 120. Celles qui ne le font pas sont aussitôt mises en demeure par la mairie de Paris. Ce fut le cas, en décembre, de cinq d’entre elles : Airbnb, HomeAway, Paris Attitude, Sejourning et Windu.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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