Piratage : Un coût de 1,4 milliard par an ? Vraiment ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 23 février 2017 à 7h15
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8 EUROSSi le piratage n'existait pas, 75 % des Français seriaent prêts à payer 8 euros pour un DVD.

Le cabinet d’études Ernst&Young a publié, le 22 février 2017, une étude sur le piratage des films et séries en France. Il en ressort un constat assez simple : le piratage de films et de séries continue à coûter cher à l’industrie audiovisuelle... EY estime les pertes de l’industrie cinématographique, pour le seul Hexagone, à 1,4 milliard d’euros.

Le piratage : un véritable fléau économique

Quand vous savez que le budget du ministère de la culture est de 3,5 milliards d’euros par an, vous vous rendez compte des ravages provoqués par le piratage, c’est-à-dire le téléchargement illégal pour l’essentiel... à noter que dans ces 1,4 milliard d’euros, EY, qui a réalisé cette étude, estime à 350 millions d’euros le manque à gagner fiscal pour l’État...

Alors, comment est on parvenu à ce chiffre cette estimation puisque forcément, pour tout ce qui est illégal, on procède par évaluations... Simple : EY a interrogé 3000 personnes, qui ont reconnu elles-mêmes télécharger illégalement des films ou des séries, et leur a demandé si elles seraient prêtes à payer ces contenus au prix du marché. Surprise : les 3/4 seraient prêtes à payer, environ 8 euros pour acheter, c’est le prix d’un DVD, un peu plus de 4 euros pour louer.

Ces personnes auraient-elles vraiment payé ? Peut-être pas

On les a mis dans une situation théorique, en fait, celle d’avant le piratage via Internet : les contenus qu’ils téléchargent et regardent ne sont plus disponibles illégalement, soit parce que la lutte contre le piratage est suffisamment efficace en amont, soit parce que la sanction, le risque à prendre est suffisamment élevé pour décourager tout le monde...

C’est donc dans ce cas-là que 3 personnes sur 4 affirment qu’elles auraient payé pour voir. Pas sûr donc que cela soit ultra fiable comme méthode de calcul ; pourtant, les auteurs de l’étude affirment être restés très prudents dans leur évaluation : par exemple, ils n’ont pas pris en compte la perte d’audience d’une série diffusée à la télévision quand elle est téléchargée illégalement massivement en amont... c’est le cas par exemple des séries américaines que l’on regarde avant même leur diffusion en France.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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