Placements pourris, placements moisis : comment faire ?

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Par Charles Sannat Modifié le 6 juin 2017 à 9h52
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2%Ppour acheter une défiscalisation en « Pinel » (immobilier), vous allez dépenser disons 300 000 euros, et déduire? 2 % par an, soit 6 000 euros !

Dans cette nouvelle édition de mon JT de l’or, j’ai voulu longuement aborder le cas des mauvais placements que beaucoup d’entre nous peuvent faire ou avoir !

Tout d’abord, il n’y a pas de fatalité et il existe quelques principes de bon sens à respecter afin de se retrouver piéger le moins souvent possible et pour les sommes les plus faibles possible.

L’appât du gain, et la carotte fiscale !

Dans plus de 90 %, les mauvais placements reposent sur une volonté excessive de rendement ou sur une idée fixe bien en vogue depuis que les impôts existent (donc depuis longtemps), à savoir la recherche de défiscalisation à tout prix car « j’en ai ras-le-bol des impôts ».

Si vous ne voulez plus perdre d’argent avec vos placements, ce qui revient donc quelque part à défaut d’en gagner au moins d’en économiser, il convient de remettre chaque chose à sa juste place, encore plus dans le contexte actuel de rendement à taux presque 0 voire négatifs parfois.

Article 1 donc, on ne peut plus s’enrichir en dormant, en roupillant ou en ronflant… C’est sans doute regrettable mais l’époque ou un contrat d’assurance vie fonds en euros garantie à 10 % par an… c’est terminé ! Fini, plus possible ! Vous pouvez trouver du rendement à 10 %, mais le risque sera très différent, et le potentiel de perte également.

Article 2, payez vos impôts. Je sais, ça fait mal, c’est désagréable, on n’a pas envie etc., etc. MAIS… il n’y a pas le choix et vous n’y pouvez pas grand-chose. En clair, faites un investissement parce qu’il est bon, pas parce que vous voulez payer moins d’impôts. Car dans un tel cas, alors vous ne faites pas un investissement, vous achetez une réduction d’impôts. De vous à moi, une réduction c’est toujours très cher à l’achat. Par exemple, pour acheter une défiscalisation en « Pinel » (immobilier), vous allez dépenser disons 300 000 euros, et déduire… 2 % par an, soit 6 000 euros ! En gros, pour économiser 6 000 euros, il faut en dépenser 300 000. Vous achetez donc bien cher votre baisse d’impôts. Elle vous coûte 300 000 euros… La bonne question est donc de savoir si avec 300 000 euros vous pouvez faire mieux que 6 000 euros d’impôts en moins. Ne vous laissez donc pas obscurcir votre jugement par votre aversion (légitime par ailleurs) aux impôts.

Article 3, sachez vous couper un doigt avant que la gangrène généralisée ne vous emporte dans d’horribles souffrances financières !! Quand un placement est mauvais, il est mauvais…

Article 4, réfléchissez encore et toujours, et puis encore et encore. Comme disait Einstein, « qui pense peu, se trompe beaucoup ». Donc n’ayez pas peur d’utiliser votre cerveau, et quand vous ne comprenez pas et que c’est fumeux, rapportez-vous à la méthode du milliardaire Warren Buffett qui n’investit que dans des entreprises dont il comprend le métier. Du coup, il a évité la bulle Internet. Pendant 5 ans, il est passé pour un « con » et un « vieux schnock »… Quand tous les jeunes ont été ruinés, il est redevenu le vieux sage qu’il est depuis fort longtemps sur les marchés !

Article 5, actuellement, il n’y a plus de bonnes idées… Je vous assure ! Les actions sont trop chères et les cours de bourse stratosphériques. L’immobilier ? Pas mieux ! Les obligations d’États presque tous en faillite et qui rapportent presque rien ne sont évidemment pas franchement une idée brillante. Alors il vous reste quoi pour placer votre argent ?

Rien…

Hahahahahahahaha, oui, cela ne vous fait peut-être pas rire, mais moi si, car quand je vois tous les bons conseils de bons placements tous aussi pourris les uns que les autres que l’on vous propose, je me « marre » comme disait Coluche.

Il en va des placements comme de la vie : il y a des hauts et des bas, et beaucoup de vicissitudes.

Nous vivons une période (longue) où il est essentiellement urgent de ne pas faire grand-chose, car il n’y a pas grand-chose à faire. Vous pouvez bien investir dans du productif, mais monter son entreprise quand on est un senior qui vient d’atteindre enfin la retraite, ce n’est pas non plus la norme.

Vous n’êtes pas obligé « d’investir ». Vous pouvez parfaitement rester en position d’attente, avec des réserves de liquidités importantes… en attendant que des opportunités se présentent, et croyez-moi, ce sera bientôt le cas.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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