Pacte de croissance : 120 milliards d’euros, pour quoi faire ? (1/2)

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Par Pascal de Lima Modifié le 7 juillet 2012 à 8h30

C’est l’heure de la croissance ! Ainsi l’ont décrété les dirigeants européens lors du sommet du jeudi 28 juin.

Il faut dire que les politiques d’austérité appliquées dans les pays du sud, donnent des résultats médiocres en terme de perspective future de redémarrage de la croissance. Même le Royaume-Uni, pourtant premier à se porter candidat dans la politique de rigueur, paye un prix amer : l’échec du modèle économique de rigueur budgétaire pour réduire les déficits et retrouver le chemin de la croissance durable. La supposée souplesse du modèle économique anglais n’a pas suffi pour résoudre les problèmes économiques.

On trouve ici une des raisons qui a fait que dans cette nuit du jeudi 28 juin, les pays du sud qui, en appliquant la rigueur économique voulue par l’Allemagne, ne voyaient pas leur croissance redémarrer, ont sollicité pour la zone Euro un plan de relance. Alors, on démarre « petit » : 120 Milliards (1% du PIB Européen).

Le différend essentiel entre les Français et les Allemands portent sur l’ordre d’application de la rigueur : Les Allemands souhaitent que les pays en difficulté mettent de l’ordre dans leurs pays avant de bénéficier des mannes de l’Europe (en fait de l’Allemagne). La position française est de distribuer des fonds aux pays pour préserver la croissance tout en mettant en place cette rigueur voulue par les Allemands.

Donc, la position allemande est tombée modulo un point : le bénéfice de la manne de ces 120 milliards se fera en accompagnant un mouvement politique de fédéralisme européen. Voilà le prix de la relance économique.

L’Europe doit ARRÊTER d’installer des usines à l’étranger. L’Europe doit aussi organiser un véritable plan de protection de son économie comme tous ses partenaires commerciaux du monde.

Comment doit se répartir ces 120 milliards entre les différents pays concernés ? Tout d’abord, un pays qui ne fournit pas les efforts nécessaires ne pourra bénéficier que de façon indirecte des sommes d’argent. La première dimension vertueuse que doivent respecter les pays qui souhaitent bénéficier de cette politique d’investissement pour relancer leur économie est de respecter les exigences de cohérence fiscale et européenne décidée lors des convents européens.

Donc, la Grèce, si elle veut avoir des sous, doit d’abord mettre au pas sa population qui se montre rébarbative à l’idée de payer l’impôt. L’Espagne, si elle veut avoir des sous, doit mettre au pas ses banques qui ont fait n’importe quoi et doit trouver une solution à l’endettement endémique de ses populations. L’Italie a déjà fait une grande partie du chemin, mais doit contrôler ce qui se passe sur son territoire pour éviter que la Camora ne contrôle l’économie. La France doit également faire ce chemin.

Une fois, que les éléments seront en place, il faudra choisir entre deux modes de répartition. Soit chaque pays perçoit sa dime au prorata de son poids dans le PIB de l’Europe et en fait ce qu’il veut. Soit des pools de pays Européens financent ensemble des projets communs servant les PIB de façon commune. Après à charge aux contrôleurs de gestion de trouver les meilleures clés de répartition pour gérer les répartitions de la richesse créée.

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avec le concours de Jean-Paul Gomez

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Chef économiste, Economiste de l'innovation, knowledge manager des cabinets de conseil en management (20 ans). Essayiste et conférencier français spécialiste de prospective économique, mon travail, fondé sur une veille et une réflexion prospective, porte notamment sur l'exploration des innovations, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques. Responsable de l'offre "FUTURA : Impacts des innovations sur les métiers de demain". Vision, Leadership, Remote of Work, Digital as Platforms...secteurs Banque Finance Assurance, PME TPE, Industrie et Sport du Futur. Après 14 années dans les milieux du conseil en management et systèmes d’information (Consultant et Knowledge manager auprès de Ernst & Young, Cap Gemini, Chef Economiste-KM auprès d'Altran - dont un an auprès d'Arthur D. Little...), je fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des innovations et des marchés. En 2017, je deviens en parallèle Chef Economiste d'Harwell Management. En 2022, je deviens Chef économiste de CGI et Directeur de CGI Business Consulting. Intervenant en économie de l'innovation à Aivancity, Sciences po Paris, ESSEC, HEC, UP13, Telecom-Paris... et Conférenciers dans le secteur privé, DRH, Directions Métiers... J'ai publié plus de 300 tribunes économiques dans toute la presse nationale, 8 livres, 6 articles scientifiques dans des revues classées CNRS et j'interviens régulièrement dans les médias français et internationaux. Publication récente aux éditions FORBES de « Capitalisme et Technologie : les liaisons dangereuses – Vers les métiers de demain ». Livre en cours : "La fin du travail" Site personnel : www.pascal-de-lima.com

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