Prélèvement à la source : Sarkozy est totalement contre

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 1 septembre 2016 à 7h33
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34 MILLIARDS €Les promesses de baisses d'impôts de Nicolas Sarkozy pourraient coûter 34 milliards d'euros à l'Etat.

La campagne présidentielle est bien lancée et Nicolas Sarkozy a annoncé sa candidature à la primaire de la droite. Dans un entretien accordé au journal Les Echos et publié le 31 août 2016, il revient sur un des projets phare du quinquennat de François Hollande : le prélèvement à la source. L'ancien président prévoit de le supprimer alors même qu'il n'est pas entré en vigueur.

Un simplification « qui n'en est pas une »

Pour l'ancien président de la République, le prélèvement à la source est une sorte d'arnaque : que ce soit pour les entreprises ou pour les contribuables, il ne simplifierait rien. Or c'est bien comme ça qu'il est présenté par François Hollande et le gouvernement. Pourtant, selon Nicolas Sarkozy, ça ne va faire qu'empirer les choses.

Théoriquement, le prélèvement à la source devrait permettre aux Français de ne plus avoir à faire de déclaration d'impôts : ce qu'ils doivent au Fisc est prélevé directement sur leur paie. Mais dans la réalité, c'est plus compliqué.

Tout un pan de la population devra toujours déclarer ses impôts : les propriétaires bailleurs devront déclarer leurs revenus fonciers, les ménages touchant des pensions devront également les déclarer ; « de très nombreux contribuables devront quand même continuer à faire une déclaration chaque année, ne serait-ce que pour tenir compte des pensions alimentaires ou des crédits et des réductions d’impôt » estime le candidat.

Un surplus de charges pour les entreprises

De plus, et c'est la grande critique qu'a adressé le Medef à ce projet de simplification fiscale, les entreprises auront la charge de collecter les impôts. De fait, si le projet est mené à terme, les entreprises auront une charge administrative de plus à gérer ce qui conduit à un coût supplémentaire lié aux déclarations diverses et variées et au versement des impôts collectés à l'attention de Bercy.

« Comment peut-on leur promettre un allégement des charges et commencer par accroître leurs contraintes en leur demandant de faire le travail de l’administration fiscale ? » s'interroge le candidat à la primaire du parti Les Républicains dans les colonnes des Echos.

Des baisses d'impôts en pagaille

Dans le même entretien, Nicolas Sarkozy réitère ses premières promesses de campagne qui sont essentiellement axées sur une baisse des impôts : baisse des impôts de 10 % pour les ménages, baisse des charges sociales, suppression de l'ISF, exonération des droits de succession...

Au total, selon les premières estimations, toutes ces baisses devraient coûter à l'Etat près de 34 milliards d'euros. Une somme énorme qui risque de mettre en péril l'objectif de réduction du déficit public réclamé par Bruxelles dans le cadre du Pacte de Stabilité.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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