Un principe économique élémentaire : plus de richesse implique moins de pauvreté

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Par Per Bylund Publié le 26 juin 2019 à 7h10
France Marches Financiers Inegalites Richesses

Un rappel de quelques notions de base sur la richesse, la pauvreté et les inégalités ne fait pas de mal, ces notions étant bien galvaudées ces temps-ci.

Tweeter au sujet de la pauvreté et de la richesse est toujours très instructif. De toute évidence, beaucoup de gens ont des convictions fortes sur ces sujets, malgré le fait qu’ils sont souvent mal informés.

Réfléchissons à ce que signifie la notion de richesse : elle consiste à disposer des moyens nécessaires à la satisfaction de nos désirs. Ces moyens peuvent être extrêmement variés. Ce sont par exemple les baies sauvages et les fruits disponibles dans la nature. Mais la grande majorité d’entre eux sont fabriqués. Les hamburgers, les iPhones et les maisons ne poussent pas dans les arbres.

En d’autres termes, la plupart des moyens qui existent pour satisfaire nos désirs ont été produits. Ainsi, d’une manière générale, la richesse est une création de l’homme.

Pourtant, beaucoup de gens semblent perplexes lorsqu’on rappelle ce fait pourtant évident, voire s’en offusquent.

C’est non seulement une preuve d’ignorance, mais c’est également contre-productif : quiconque ne croit pas que les moyens nécessaires à la satisfaction de nos désirs (c’est-à-dire la richesse) se créent ne risque pas de mettre en place les actions nécessaires pour les créer.

Ainsi, de grandes quantités de richesses sont perdues en raison de cette croyance fausse ; notre niveau de vie pourrait être considérablement amélioré.

La richesse n’est pas à l’origine de la pauvreté

Il devrait également être évident que la création de richesses par un individu n’entraîne pas l’appauvrissement des autres, pas plus que, contrairement à ce que certains affirment, la création des moyens nécessaires à la satisfaction de nos désirs « est à l’origine de la pauvreté ».

Imaginez deux individus vivant dans la pauvreté la plus absolue : ils sont nus et dépourvus de toute ressource autre que les baies sauvages et les fruits que leur offre la nature. Si le premier individu décide de consacrer sa journée à construire un abri, à la fin de la journée il aura réussi à créer un moyen nécessaire à la satisfaction d’un désir, il se sera donc enrichi.

Le second individu s’est-il pour autant appauvri ? Non, sa situation n’a pas évolué. En fait, il existe à présent un nouvel abri qui pourrait potentiellement être partagé. Et le savoir nécessaire à la construction d’un abri supplémentaire est maintenant disponible. D’une certaine manière, ce second individu s’est donc également (modestement) enrichi.

Bien sûr, il existe à présent une situation d’inégalité puisque la première personne possède un abri, contrairement à la seconde. Vous pourriez penser que le premier individu devrait partager sa richesse, voire qu’il serait justifié pour le second individu de forcer le premier à lui donner son abri.

Dans tous les cas, cela ne change rien au fait que cette richesse (l’abri) a été créé et qu’en conséquence, il existe à présent davantage de richesses dans le monde.

Plus de richesses implique moins de pauvreté

La répartition des richesses est un problème important dont il est nécessaire de discuter sérieusement. Mais c’est un problème distinct ; le fait est qu’en premier lieu les richesses sont créées par les individus. Il nécessaire de les créer avant de pouvoir les « distribuer ». Toute autre approche n’aurait aucun sens.

Bien sûr, certains affirmeront qu’un simple abri est bien loin de ce que les gens désirent dans le monde moderne. Par exemple le dernier iPhone ne satisfait pas selon eux un besoin « réel ».

C’est là également un problème distinct et ce n’est pas réellement à eux que revient le droit d’en juger. La seule chose qui importe réellement, c’est que les gens qui choisissent volontairement d’utiliser ces produits le font car ils estiment que cela leur procure une satisfaction.

C’est donc pour eux une source de création de valeur, d’amélioration de leur qualité de vie. Votre opinion ne changera rien à cet état de fait ; elle ne changera rien au niveau de richesse et à la qualité de vie des autres individus.

C’est en fait une chose merveilleuse que nous ayons tous des désirs et des compétences différentes, ce qui implique que nous ayons un intérêt partagé à coopérer ensemble en nous spécialisant et en ayant recours aux échanges afin d’aider chacun à satisfaire une plus grande variété de désirs que ce que nous aurions été capables de réaliser uniquement par nous-mêmes.

Nous sommes tous de ce fait plus riches (peut-être en dépit de votre opinion des choix réalisés par les autres).

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Article initialement publié en langue anglaise par le Mises Institute

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Diplômé d’un doctorat, Per Bylund est membre du Mises Institute. Il travaille en tant que professeur assistant d’entrepreneuriat à l’Université de l’Oklahoma. Le Dr Bylund a publié ses recherches dans les plus grandes revues spécialisées en entrepreneuriat et gestion, ainsi que dans plusieurs revues d’économies appartenant au courant de l’école autrichienne : le Quarterly Journal of Austrian Economics et la Review of Austrian Economics.      Il est l’auteur de deux ouvrages : The Seen, the Unseen, and the Unrealized: How Regulations Affect our Everyday Lives, et The Problem of Production: A New Theory of the Firm. Il a fondé quatre start-up au cours de sa carrière entrepreneuriale et publie une chronique mensuelle dans le magazine Entrepreneur. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter son site internet PerBylund.com.

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