Coronavirus : le pétrole plonge sous les 50 dollars

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 4 février 2020 à 12h42
Petrole Baisse Production Opep 1
20%Le prix du baril de pétrole a chuté de 20% en un mois.

Conséquence directe de l’épidémie du Coronavirus en Chine, le prix du baril de pétrole est en chute libre depuis le début de l’année 2020. Une tendance qui ne devrait pas s’inverser d’elle-même, l’épidémie ayant désormais dépassé les 400 morts et les 20.000 cas confirmés. L’Opep pourrait toutefois faire jouer sa puissance, une réunion de crise étant prévue.

Le prix du baril de pétrole en chute libre

Le 3 janvier 2020, l’année semblait bien commencer pour le pétrole en Bourse : après un mois de décembre en hausse continue, le prix du WTI, le pétrole américain, atteignait les 63 dollars. Le Brent, le pétrole de la mer du Nord, connaissait lui aussi un pic, à 68 dollars. Mais, depuis, l’épidémie de Coronavirus a fait paniquer les autorités sanitaires mondiales… et la Bourse avec.

En un mois seulement, le prix du baril de pétrole a perdu 14 dollars de valeur… que ce soit pour le Brent ou pour le WTI. Le 3 février 2020, le WTI a même brièvement chuté sous la barre des 50 dollars, à 49,88 dollars, du jamais vu depuis décembre 2018, soit une chute de 20%.

Pour les automobilistes, c’est une aubaine, le prix du litre d’essence à la pompe devrait chuter… mais pour l’économie mondiale ce n’est pas une bonne nouvelle.

Les craintes de l’impact du Coronavirus sur l’activité chinoise

La chute du prix du baril est directement liée à l’épidémie de Coronavirus en ce qu’elle impacte directement l’activité chinoise. Plusieurs dizaines de millions de personnes sont en quarantaine, des usines entières sont à l’arrêt, les voyages sont interdits… Des mesures nécessaires pour tenter d’endiguer l’épidémie qui auront un effet fortement négatif sur la croissance chinoise et mondiale. Mais, surtout, la Chine étant le premier pays importateur de pétrole dans le monde, lorsque son économie est à l’arrêt sa consommation de pétrole l’est aussi.

L’Opep, le cartel de l’or noir, et ses alliés, dont la Russie, commencent sérieusement à s’inquiéter de cette situation au point qu’une réunion d’urgence est prévue à Vienne les 4 et 5 février 2020, un mois avant la réunion officielle prévue pour début mars 2020. Les pays producteurs pourraient prendre des mesures pour faire remonter le prix du baril. Pour ce faire, il leur suffit de réduire la production journalière de pétrole : moins de pétrole sur le marché, par les simples lois de l’offre et de la demande, vont à nouveau faire grimper les prix.

Et ce n’est pas comme si l’Opep avait le choix : le pic épidémique est attendu, selon les spécialistes, pour avril-mai 2020. La situation ne pourra donc qu’empirer en Chine et ailleurs dans le monde, d’ici-là, à moins qu’un vaccin ne soit découvert avant (mais cela nécessiterait également de le mettre en production et le distribuer, ce qui prend du temps).

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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