Les sept piliers de l’or (1/2)

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Par Byron King Publié le 14 mai 2018 à 5h02
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4,9 %Le cours de l'or a progressé de 4,9 % sur les 12 derniers mois.

Voici sept raisons, que j’appelle les « sept piliers de l’or » qui devraient vous pousser à avoir de l’or et à posséder des parts d’entreprises qui le trouvent et l’exploitent.

Certains piliers se recoupent. En fait, il serait plus juste de dire que la plupart des raisons de posséder de l’or sont véritablement liées entre elles, qu’elles interagissent entre elles. Mais il est possible de dégager sept idées différentes.

Pilier numéro 1 : la hausse des prix du pétrole

Vous l’avez sans doute remarqué si vous avez fait le plein au cours des neuf derniers mois : de 2015 à fin 2017, nous avons profité d’un répit de trois ans après l’époque du baril à 100 $. Mais aujourd’hui, le pétrole a décidé de renouer avec les sommets. D’un prix qui tournait autour des 40 $ le baril il y a encore six mois, nous sommes passés aujourd’hui à 70 $ le baril… et ce n’est pas fini. Naturellement, pétrole signifie énergie, ce qui veut dire qu’une hausse des prix du pétrole se traduira par une hausse des prix de tous les biens, pas seulement à la pompe à essence.

Une énergie plus chère contribue fortement à la propagation de l’inflation à travers toute l’économie. Ainsi, il vous en coûtera plus cher de circuler en voiture, il en coûtera plus cher aux agriculteurs de produire de la nourriture, aux camionneurs de transporter cette nourriture, aux entreprises d’acheter des marchandises que ce soit de la peinture ou des bardeaux de toiture.

L’inflation, basée sur l’énergie, finira par gagner toute l’économie. Cette hausse des coûts énergétiques représente un type d’inflation que nous avons subi au milieu des années 2000, au cours de la précédente forte hausse du pétrole – il avait dépassé les 130 $ le baril en 2008. A l’époque, les coûts de l’énergie avaient par la suite été refoulés par la « déflation importée » avec des biens étrangers à bas prix. Aujourd’hui cette astuce ne fonctionne plus.

Cela fait peut-être bien deux générations, depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, que les Américains n’ont plus connu d’inflation fulgurante poussée par les prix de l’énergie. Mais lorsque la hausse des prix du pétrole deviendra effective, les répercussions de l’inflation dans tous les domaines de l’économie affaibliront le pouvoir d’achat du dollar. C’est alors que le prix de l’or augmentera.

Pilier numéro 2 : la hausse des taux d’intérêt

Selon le Congressional Budget Office (CBO), les intérêts de la dette publique américaine représentent l’une des parts du budget fédéral qui augmente le plus rapidement. En fait, d’ici 2028 – dans seulement 10 ans –, le paiement des intérêts (environ 1 000 milliards de dollars par an) dépassera les dépenses pour la défense (actuellement d’environ 800 milliards de dollars). La hausse des taux d’intérêt évincera quasiment tout le reste dans le budget fédéral, de la défense au contrôle du trafic aérien en passant par les parcs nationaux. L’argent manquera, tout simplement, parce qu’il ira en grande partie dans le paiement des intérêts. La seule solution pour le Congrès sera de dépenser moins (ha !) ou alors d’ouvrir les robinets et de poursuivre l’augmentation des déficits du budget annuel.

Quelle que soit la solution choisie, la baisse du dollar – et le pouvoir exceptionnel de « création monétaire » conféré à la Réserve Fédérale – sera certainement à l’oeuvre. Là encore, on assistera à une baisse du pouvoir d’achat et à une hausse des prix de l’or.

Pilier numéro 3 : le pétro-yuan

La Chine a commencé à acheter du pétrole en yuan : elle a récemment lancé son « pétro-yuan ». La Chine cherche par tous les moyens à abandonner le dollar comme instrument de paiement du pétrole. Elle utilisera sa propre monnaie, le yuan, à chaque fois que c’est possible.

Actuellement, les contrats chinois en pétro-yuan sont, comme on dit, « à échéances éloignées, » c’est-à-dire qu’ils débuteront en septembre 2018 (quatre mois, c’est « long » dans le commerce). A cet égard, les Chinois commencent doucement ; pas de surprise. Le but ultime est de convaincre l’Arabie Saoudite – l’un des trois principaux fournisseurs de pétrole du pays – d’accepter des yuans en échange de pétrole et donc de laisser tomber le lien datant de 45 ans entre le pétrole saoudien et les pétro-dollars.

Si le commerce de pétrole, mondialement basé sur le dollar, est malmené, cela signifie de biens mauvaises perspectives pour le pouvoir d’achat des billets verts.

Mais il y a une bonne nouvelle dans tout cela. Si vous comprenez ce que tout cela implique, vous avez déjà plusieurs mois d’avance sur le marché. Vous avez le temps d’acheter de l’or et des minières.

Pilier numéro 4 : les guerres monétaires

Nous sommes déjà en pleine « guerre monétaire ». Ces luttes monétaires trouvent leur origine dans l’idée selon laquelle les pays qui possèdent l’arme nucléaire ne peuvent se permettre de mener une guerre à l’ancienne. Pas de cuirassés, pas de bombardiers. Mais les nations grandes et puissantes peuvent se livrer d’autres batailles, comme la cyber-guerre et lancer des attaques contre la monnaie d’un pays ennemi.

L’idée de guerre monétaire est suffisamment mûre pour se concrétiser, dans le sens où la Russie et la Chine (entre autres) ont accumulé d’immenses quantités d’or au cours de la dernière décennie. La Russie, en particulier, se montre assez transparente à propos de ses réserves nationales d’or et elle ne cache pas qu’elle considère l’or comme un moyen de se défendre contre l’hégémonie du dollar.

La Russie et la Chine pourraient s’allier pour mettre en commun leurs réserves d’or et créer une monnaie rivale au dollar. Si on propose au système de commerce mondial une alternative au dollar, il est difficile d’imaginer un scénario qui le favoriserait encore. Son utilisation déclinerait probablement pour atteindre un niveau de plusieurs décennies en arrière.

La part du dollar dans le commerce mondial au cours des 45 dernières années a fortement augmenté. Dans le futur, si le dollar perd ne serait-ce qu’une partie de son statut de « monnaie de réserve » mondiale, il faut certainement s’attendre à voir sa valeur décliner et le prix de l’or augmenter.

Nous verrons dans le prochain article les trois autres piliers soutenant actuellement le métal jaune.

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Byron King est diplômé de l’Université de Harvard et exerce actuellement la profession d’avocat à Pittsburgh, en Pennsylvanie.

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