Grève : les prix des VTC majorés deux à trois fois ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 5 décembre 2019 à 11h46
Vtc
20 EUROSEn temps normal, à Paris, le prix d'un Uber est de 20 euros environ.

C’est la grève, les transports publics sont paralysés, surtout à Paris où la SNCF et la RATP sont fortement mobilisés, mais la situation devrait être la même dans toutes les grandes villes, les bouchons s’annoncent légion et vous devez allez, malgré tout, au travail ? Si vous pensez prendre un VTC, attention, les prix seront majorés. Et pour le patron de Kapten, c’est un mal « nécessaire ».

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C’était déjà le cas à Paris lorsque la RATP, le 13 septembre 2019, avait fait grève. Les transports étant paralysés dans la Capitale, les prix des VTC avaient explosé. Ils étaient majorés de deux à trois fois le prix habituel, en fonction des services et des chauffeurs, ce qui n’avait pas manqué de créer un mini-scandale. Ce jeudi 5 décembre 2019, la situation risque d’être la même. La demande va en effet être très élevée pour les chauffeurs de voitures de tourisme.

Le 13 septembre 2019, chez Uber, le prix de la course avait un peu plus que doublé, passant de 20 à 54 euros, rappelle LCI. Chez le géant américain qui, on le rappelle, ne cesse de cumuler les pertes (5,24 milliards de dollars au deuxième trimestre 2019), un bonus pour les chauffeurs, financé par l’entreprise, est mis en place. Mais cette dernière ne va pas encadrer les majorations pratiquées par les chauffeurs.

Le patron de Kapten juge la majoration « nécessaire »

C’est un autre son de cloche qui vient de Kapten, que les internautes avaient fortement critiqué le 13 septembre 2019 à cause des prix qui avaient atteint près de 100 euros pour une course. Interrogé sur Europe 1, le patron de l’entreprise, Antoine Lieutaud, a estimé le 4 décembre 2019 que « la majoration est nécessaire ».

Il s’agit, pour Antoine Lieutaud, d’une incitation pour les chauffeurs. « Notre but, c'est de nous assurer d'avoir suffisamment de chauffeurs disponibles. Après, c'est aux utilisateurs de faire un arbitrage sur le montant qu'il est prêt à mettre pour cette course » a-t-il déclaré.

Le problème, c’est qu’un travailleur au SMIC gagne 54,06 euros net. Si la course dépasse ce montant, son choix est simple : soit il va travailler, comme son contrat le demande, mais il perd de l’argent, soit il ne va pas travailler et il perdra de l’argent tout en risquant des problèmes avec son employeur. Pour une course à 70 euros aller et 70 euros retour, la journée de travail est sans aucune perte ni gain pour le salarié s’il gagne 20 euros net de l’heure, soit un salaire mensuel de 3.033 euros net.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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