C’est fait : l’attente est finie. L’outsider de la Présidentielle 2017, l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron, a enfin dévoilé son programme économique. Baisse du nombre de fonctionnaires, impôts, investissements… tout y passe. Dans un entretien accordé au journal Les Echos et publié vendredi 24 février 2017, il dévoile ce que sera le futur de la France s’il est élu.
Les fonctionnaires vont être réduits : la dépense publique doit baisser
Les quelques 5 millions de fonctionnaires de France peuvent souffler : le candidat du mouvement « En marche » n’en n’a pas après eux autant que François Fillon, candidat Les Républicains. Là où ce dernier voulait supprimer 500 000 fonctionnaires pour baisser la dépense publique, Emmanuel Macron ne vise que 120 000 suppressions de postes.
Le statut de fonctionnaire sera « réformé » annonce le candidat ; et le jour de carence rétabli. L’idée est clairement de faire des économies d’échelle car, en termes de dépense publique, le candidat a les idées claires : il faut la réduire.
60 milliards d’euros d’économies pour l’État
25 milliards d’euros d’économies sur l’ensemble de la fonction publique d’État et territoriale grâce à la suppression de postes de » fonctionnaires mais également à des efforts demandés aux collectivités territoriales, 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage grâce à une baisse du chômage… ajoutez des économies diverses et variées et c’est simple : Emmanuel Macron veut baisser la dépense publique de 60 milliards d’euros en 5 ans, soit 3 % du PIB.
Bruxelles en sera plus que contente mais ces prévisions se basent sur une projection plus qu’optimiste du marché du travail. La reprise est certes de plus en plus une réalité mais Emmanuel Macron estime que le taux de chômage en France peut baisser jusqu’à 7 % à l’horizon de 2022.
Baisses d’impôts pour les entreprises et les particuliers
Emmanuel Macron, très apprécié de certains patrons, n’oublie pas les entreprises. Il a déjà été à l’origine de la controversée Loi Macron généralisant le travail le dimanche et il veut continuer de faire du pied à celles et ceux qui peuvent créer des emplois. Du coup, il compte baisser le taux de l’impôt sur les sociétés à 25 % contre 33 % actuellement. Les charges patronales pour les salaires au SMIC seront supprimées et le CICE maintenu.
Le candidat vise ainsi à faire faire aux entreprises 20 milliards d’euros d’économies en prélèvement obligatoires. Les ménages ne compenseront pas cette baisse : la TVA ne bougera pas et Emmanuel Macron annonce même une baisse des impôts des classes moyennes et des pauvres.
Respect des règles de Bruxelles malgré un plan d’investissements massifs
Emmanuel Macron a décidé de faire le pied à Bruxelles avec qui il ne veut pas se fâcher. Son objectif est donc de faire rentrer la France dans les clous du Pacte de Stabilité, notamment au niveau de la dépense publique qui ne doit pas, selon l’Union Européenne, dépasser les 3 % de PIB. En théorie la France devrait y parvenir dès 2017 bien que 2018 reste encore flou étant donné la Présidentielle.
La baisse de la dépense publique et la volonté de respecter les règles européennes n’empêche pas Emmanuel Macron de prévoir des investissements : 50 milliards d’euros sur 5 ans dont 15 milliards pour les jeunes et 15 autres milliards pour la transition écologique. Les 20 milliards restants seront répartis dans d’autres domaines.