Déficit : il va falloir trouver 4 milliards d’économies supplémentaires en 2015

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 26 février 2015 à 7h22
Baisse Depenses Reduction Deficits Bruxelles France
0,5%Bruxelles demande à la France une réduction des dépenses de 0,5%.

Malgré les espoirs du gouvernement avoir un ancien ministre de l'Economie français à la tête de la Commission européenne des Affaires Economiques (on parle de Pierre Moscovici) n'aura pas permis à la France d'éviter de se faire taper les doigts sur son déficit. Mais elle ne s'en sort pas trop mal puisqu'il n'est pas question (encore) de sanction. La Commission européenne a demandé à la France de faire des économies pour 4 milliards d'euros en plus en 2015. Problème : où les trouver ?

On réduit, on coupe... mais on n'augmente pas les impôts ?

Le gouvernement a déjà prévu pourtant de grosses économies pour 2015 : 21 milliards d'euros issues de coupes, de réductions, de gels... pas assez selon Bruxelles qui estime que ces 21 milliards d'euros ne représentent qu'une réduction du déficit structurel de 0,3%. Et Bruxelles veut 0,5%.

Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, fait donc le calcul : "Il faut donc encore 0,2 % en 2015". On l'applaudit ! Et on n'applaudit pas le gouvernement pour qui le déficit serait bien réduit de 0,5% avec les réformes déjà engagées. Qui a raison ? Difficile à dire. Mais la raison du plus fort prévaut (toujours) et dans ce cas c'est Bruxelles qui est le plus fort.

Le gouvernement français n'a donc pas d'autres choix que de se plier à la volonté de la Commission européenne : il va falloir réduire encore les dépenses.

4 milliards d'euros à trouver... en trois mois

Trouver 4 milliards d'euros ce serait simple : une petite augmentation des impôts et hop ! Sauf que le gouvernement n'a plus ce choix puisque François Hollande a déclaré que les impôts ne seront plus augmentés jusqu'à la fin de son quinquennat. Et tout le monde l'attend au tournant sur cette promesse, il n'a donc pas intérêt à ne pas la maintenir.

Alors il pourrait, selon le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, geler des crédits. Mais des économies structurelles de fond seront nécessaires. Sans aucun doute.

Et ces économies, Paris devra les trouver rapidement : Bruxelles a promis de vérifier dans trois mois les mesures prises par le gouvernement français. Et on peut compter sur le Commission européenne pour le faire vu qu'elle a déjà accordé une fleur à la France : deux ans supplémentaires (une nouvelle fois) pour réduire son déficit et le faire passer sous la barre des 3%.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.