Réforme de la CSG : le tour de passe-passe du gouvernement

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 août 2017 à 7h31
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9,2%La CSG va passer de 7,5% à 9,2% au 1er janvier 2018.

Le plan d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Bruno Le Maire sur la réforme phare de l’année 2018 est plus complexe qu’il n’y paraît. Le journal Les Echos dévoile le 22 août 2017 le petit tour de passe-passe que le gouvernement a imaginé pour certes baisser les cotisations salariales et augmenter la CSG (Contribution Sociale Généralisée), mais pour gagner de l’argent en même temps.

Une réforme qui aura lieu en deux temps

La réforme, en bref, est la suivante : le gouvernement veut supprimer les cotisations salariales afin d’augmenter le net sur la fiche de paye des salariés français. Selon les calculs de Bercy le gain serait de quelque 250 euros par an pour un salarié au SMIC. Un moyen de redonner du pouvoir d’achat aux Français.

Mais une telle baisse des prélèvements obligatoires ne peut se faire sans compensation : la CSG, actuellement de 7,5 %, augmentera pour atteindre 9,2 %. Ainsi les sommes qui rentrent dans les caisses de l’État ne changent pas. La hausse de la CSG touchant également les retraités, ce qui n’a pas manqué d’être critiqué, au final les salariés sont gagnants.

Sauf que, selon les Echos, la réforme se fera en deux temps : un petit détail qui paraît anodin mais qui fait toute la différence.

La hausse de la CSG dès le 1er janvier, la baisse des cotisations pas vraiment

Le gouvernement, selon les informations du journal Les Echos, compte augmenter la CSG dès le 1er janvier 2018, ce qui augmentera les rentrées d’argent de l’État. En même temps, toujours selon Les Echos, les cotisations salariales vont baisser… mais elles ne seront pas encore supprimées. Et ça fait toute la différence.

Si le gouvernement se veut rassurant et a prévu que le net touché par les salariés augmente dès janvier 2018, la suppression complète des cotisations salariales n’aura lieu que plus tard dans l’année 2018, à une date qui reste à définir.

Entre janvier 2018 et la suppression complète des cotisations salariales le gouvernement va donc gagner de l’argent : la CSG aura déjà augmenté, augmentant les rentrées d’argent, mais les salariés continueront de payer une partie des cotisations salariales. Ce sont les caisses de l’État qui diront merci.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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