Comment ne pas rembourser les dettes ? Les 3 méthodes envisagées par les Belges !

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Par Charles Sannat Publié le 23 octobre 2020 à 9h47
Impots Crds Dette Covid
115%La dette de la France est estimée à 115% du PIB.

Trois méthodes pour (ne pas) rembourser la dette belge c’est le titre de cet article de l‘Echo en Belgique ici.

En effet, nos amis Belges se demandent comme nous mais en un peu plus fort, comment ne pas rembourser la dette que la Belgique est en train de voir considérablement augmenter en raison des plans d’aides nécessaires pour lutter contre les effets désastreux économiquement de la pandémie de Covid-19.

« La crise du coronavirus a fait exploser la dette de l’État belge qui a atteint 524 milliards d’euros. L’endettement public se situe désormais à 115 % du PIB. Pas moins de 32 milliards d’euros sont venus alourdir l’ardoise au 2e trimestre. Cause principale de cette hausse : la crise sanitaire. « Et ce n’est que le début », prévient l’économiste Bruno Colmant, professeur à l’ULB et à l’UCLouvain ».

« Mais où la Belgique va-t-elle trouver l’argent pour honorer ses dettes ? « Souvent, la Belgique ne rembourse pas vraiment sa dette puisqu’elle lance un nouvel emprunt pour rembourser. On s’en accoutume, se disant qu’un jour peut-être, quand ça ira bien… », place d’emblée Étienne de Callataÿ, chef économiste d’Orcadia Asset Management ».

Les 3 méthodes pour « rembourser » une dette !

Gagner plus.

Dépenser moins.

Imprimer de la monnaie ou emprunter toujours plus.

Voilà en gros ce qui s’offre à la Belgique et aux autres dont nous faisons partie.

Gagner plus c’est avoir plus de croissance économique. Plus de croissance économique c’est plus de recettes fiscales. Cette hypothèse est très peu crédible puisque la croissance moyenne de chaque décennie depuis 40 ans est inférieure à celle de la décennie précédente. Les années 2010 à 2020 furent croissance zéro. Nous attaquons la nouvelle décennie avec une sacrée « croissance négative » d’environ 10 % du PIB que nous mettrons des années à combler et encore, si nous y arrivons.

Dépenser moins, c’est l’austérité, c’est déflationniste et cela ne fonctionne pas du tout en faisant baisser le PIB, en réduisant les rentrées fiscales, en réalité l’austérité menée en dehors des périodes de croissance économiques fortes, entraine, une détérioration du ratio dettes/PIB.

Alors on peut imprimer ou emprunter à nouveau pour rembourser les dettes précédentes. C’est ce que font tous les pays actuellement en « roulant » leur dette. Super, mais il faut en bout de course des épargnants pour financer tous ces déficits ou une banque centrale pour imprimer la monnaie manquante et maîtriser ainsi les taux d’intérêt.

« Tant que la Banque centrale achète des obligations, la confiance est là. »

« Tout ce système repose sur la capacité de la BCE à créer de l’argent ex nihilo. À partir de rien.  » N’y a-t-il aucun grain qui risque de gripper la machine ? Si. Un jour, nous pourrions nous réveiller avec une grande peur. Pour le paiement de nos pensions, par exemple. Les prêts à l’État s’assécheraient, les taux d’intérêt monteraient, la BCE ne contrôlerait plus la situation, on verrait une résurgence brutale de l’inflation. Ou la BCE pourrait arrêter de battre monnaie, « pour une question de crédibilité, parce qu’elle ne voudrait pas devenir le comptoir d’escompte des États qui y verraient un effet d’aubaine », envisage Bruno Colmant« .

Cela veut dire que pour le moment nous jouons tous, aussi bien en Belgique qu’en France, en Italie ou en Espagne, mais aussi aux Etats-Unis ou au Japon à « si nous étions tous solvables »!!

Alors nous faisons semblant de croire que ce petit jeu peut durer éternellement.

Nous avons raison.

C’est beaucoup plus rassurant.

Admettre qu’imprimer des billets, de la monnaie sans création de richesse n’a jamais réglé les problèmes économiques est très déstabilisant.

En effet, accepter cette réalité, c’est entrevoir les abysses de la faillite.

Inconfortable.

La peur n’évite pas le danger et l’aveuglement non plus.

Imprimer de la monnaie n’a jamais créé de richesses sinon nous terminerions chaque partie de Monopoly milliardaire.

Alors que faut-il faire ?

Accepter qu’un jour nous aurons un gros problème de solvabilité.

Pour régler ce problème de solvabilité nous créerons un gros problème monétaire.

Pour régler le gros problème monétaire, nous détruirons les monnaies pour en créer une autre.

Puis nous recommencerons.

Au passage nous annulerons plus ou moins les dettes en les réduisant grâce à la nouvelle monnaie, et nous ruinerons les épargnants, les fourmis, comme à chaque fois. Comme à chaque crise.

Encore une fois. Il faut détenir des titres de propriétés, pas des titres de dettes.

Quand on commence à se demander comment ne pas rembourser sa dette, il est peu probable de finir par le faire!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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