En 2050 : 100% d’énergie d’électricité renouvelable ?

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Par Jacques Martineau Modifié le 29 novembre 2022 à 9h14
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77%Le nucléaire représente 77% de la production d'énergie électrique en France.

En ce début d’année, un rapport a été remis au ministère de l’environnement à propos de la capacité de la France à se passer du nucléaire dès 2050. Les principaux auteurs du rapport sont le Réseau de transport électrique (RTE) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

La conclusion du rapport est sans équivoque. L’objectif est considéré comme atteignable même si le tout est clairsemé de conditionnel. Tout d’abord pour obtenir un mix 50/50 entre le nucléaire et les énergies renouvelables, il faut déjà passer par une baisse de la part d’énergie nucléaire de 20% d’ici 2035. Comment imaginer en 2020 que l’objectif du 100% d’énergies renouvelables serait atteint ? Comment assurer la pérennité de ces ressources au nom des énergies vertes, en atteignant la neutralité carbone ?

Comment parvenir à relever le défi ?

D’après le rapport, un certain nombre de conditions essentielles s’imposent pour y parvenir Des scénarios sont envisageables sous réserve de :

1 – Gérer l’intermittence de la production (solaire et l'éolienne) pour la sécurité de l’alimentation en électricité. Le stockage de l’énergie à grande échelle est un problème majeur qui nuit à notre indépendance.

2 - Maintenir une stabilité de fréquence à 50 Hz d’autant que celle-ci n’est non assurée par le solaire et l’éolien à puissance fluctuante. L'équilibre entre la production d'électricité et la consommation est d’autant plus difficile que les éoliennes et les panneaux photovoltaïques sont inégalement répartis sur le territoire.

3 - Imaginer l’implantation de 50.000 éoliennes géantes donc, en moyenne, une tous les 2 km sur la moitié de la France ? Sans parler des nombreux parcs marins avec un quintuple rideau de 15.000 autres éoliennes off-shore de Dunkerque à Biarritz ? Et des panneaux photovoltaïques sur toutes les toitures et champs en friche ? Ajouter à cela, une indisponibilité temporaire erratique de la fourniture d’électricité pour le pays…. Un service disponible 24h/24 douteux !

Même si ces deux conditions sont remplies, il sera nécessaire d’une part d’assurer une énergie compensatoire transfrontalière ou de réserve et d’autre part de développer un réseau de transmission de l’énergie à la hauteur des enjeux.

Le contexte écologique en toile de fond

Le changement climatique nécessite de réduire la part carbone dans la production d’énergie électrique en éliminant tous les combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel). Pourtant, l’électricité française est déjà décarbonée puisqu’elle est issue pour 3% seulement de combustibles fossiles, le reste provenant des centrales nucléaires (77%), des barrages hydro-électriques (12%) et d’un peu de bois, d’éolien et de photovoltaïque !

Le débat technologique se réduit en fait à des communications prospectives sans fondements suffisants. Les rapports publics, même rédigés par des cabinets conseils privés, ont pour but de satisfaire le discours officiel. L’écologie a une toute autre ambition, politique cette fois.

L’erreur à ne pas commettre : oublier le nucléaire !

L’engouement « vert », plus politique qu’écologique entraîne progressivement les pays occidentaux vers une situation critique en matière de production d’énergie. Tout le monde le sait, personne n’a le courage de l’affirmer. Le nucléaire reste une dominante impérative pour la fourniture d’énergie propre. Même le GIEC insiste sur la conservation du nucléaire et incite à ne pas le négliger. La sauvegarde carbone n’en souffrira pas. C’est notre assurance vie. L’augmentation de la température de la planète de 1,5° C ne dépend pas de l’oubli du nucléaire en France.

Quelques conséquences…

Une telle stratégie ne gêne personne ni dans les milieux politiques et industriels. Comment s’affranchir des nuisances sonores de l’éolien, de la détérioration de l’environnement., de l’entretien et du vieillissement de l’ensemble ? Que penser des parcs marins, de leur étendue, des conséquences pour la pêche et pour la faune marine ? Quant au coût des installations et le temps de réalisation de l’ensemble pour un résultat plus qu’incertain, il est à ce jour inestimable. Peu importe, le prix du KW/h saura s’adapter !

Ces conséquences ne comptent pas pour les écologistes aux ordres de Greta Thunberg et des investisseurs soutenus et encouragés par le gouvernement et une Union européenne bien-pensante. C’est un moyen de satisfaire tout le monde en cachant la vérité.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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