4 000 ans : le retard cumulé chaque année par la SNCF

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 mars 2017 à 6h01

« Le train à destination de… partira avec un retard de 10 minutes »… Celles et ceux qui prennent le train régulièrement le savent : cette petite phrase est une de celles qui nous font haïr la personne qui a prêté sa voix à la SNCF. Heureusement qu’elle ne donne pas le résultat des statistiques de l’Autorité de la Qualité de Service dans les Transports (AQST)… car il y aurait de quoi halluciner.

L’AQST a calculé le retard cumulé par les trains chaque année

La SNCF, lorsqu’elle donne les statistiques des retards de ses trains, tente d’arrondir les angles : elle ne considère « retard » que tout retard supérieur à 5 minute pour les trajets de moins de 1h30 puis augmente sa tolérance : moins de 10 minutes de retard ce n’est pas un « retard » pour les trajets d’une longueur comprise entre 1h30 et 3h et ne prend pas en compte les retards de moins de 15 minutes pour les trajets supérieurs à 3h.

L’AQST, qui dépend du ministère du Développement Durable, a décidé de fignoler les statistiques afin de comparer la qualité de service de la SNCF avec celle de ses voisins européens. Tout retard supérieur à 5 minutes est comptabilisé. Et la somme est astronomique : 2 milliards de minutes de retard sont cumulés chaque année.

L’unité « milliards de minutes » est peu parlante : alors voilà ce que ça donne lorsqu’on les met bout à bout : 3 805 années, soit quasiment 4 millénaires. Il y a 2 milliards de minutes d’aujourd’hui l’Homme était au milieu de l’Âge du bronze…

80 % de régularité contre 90 % selon les données de la SNCF

Outre le chiffre impressionnant qu’ont trouvé les auteurs de l’étude, personne ne se serait attendu à 4 000 ans de retard cumulé chaque année, la technique utilisée par la SNCF permet aussi d’avancer des chiffres de régularité bien supérieurs : avec les statistiques fines de l’AQST le taux de régularité des trains en France n’est que de 80,3 % contre près de 90 % selon le calcul de la SNCF.

Naturellement, ces retards ont un coût : 1,5 milliard d’euros par an pour la France.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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