Les Français qui craignent des pénuries et achètent des denrées longue conservation aujourd’hui pour en stocker ont tort de le faire, car le risque de pénuries à court terme est nul et minime à moyen terme, a fait savoir Michel-Édouard Leclerc, le patron de l’enseigne de grande distribution éponyme.
Les ruées sur tel ou tel produit ne sont pas justifiées
Face à la guerre russo-ukrainienne, surstocker des denrées alimentaires est un comportent qui n’est pas justifié, a fait savoir le médiatique patron des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc. « En France, aujourd'hui, il n'y a pas de pénurie pour la consommation courante et il n'y en aura pas jusqu'à l'été », a-t-il déclaré sur BFMTV. « Des consommateurs commencent à surstocker, ce sont eux qui provoquent le non-réassortiment des rayons », a-t-il poursuivi.
En effet, la chaîne logistique d’un supermarché est conçue pour un rythme de consommation « normal ». Si les consommateurs se ruent soudain sur tel ou tel produit, ce dernier disparaît des rayons, non pas parce qu’il est en rupture de stock dans l’entrepôt du fournisseur, mais tout simplement parce que le contrat entre le supermarché et le fournisseur (disons, de pâtes) prévoit une certaine fréquence de livraisons et une certaine quantité lors de chaque livraison. Une ruée sur tel ou tel aliment rompt cet équilibre et met les deux parties dans une situation difficile.
Huile de tournesol : la France pourrait être obligée de se fournir ailleurs
« La France est quasiment auto-suffisante, sauf pour l'alimentation animale », a ajouté Michel-Édouard Leclerc. L’Ukraine est en effet un exportateur majeur de maïs, qui sert pour l’alimentation animale. Ce pays, ainsi que la Russie, est également un grand exportateur d’huile de tournesol. À ce sujet Michel-Édouard Leclerc a fait savoir que les stocks d’E.Leclerc allaient jusqu’à juin 2022. Au-delà, il est possible que des prix grimpent, mais il ne faut pas s’attendre à une pénurie dans l’absolu.
Michel-Édouard Leclerc a enfin annoncé maintenir jusqu’à fin juin 2022 le fameux prix de 0,29 euro sur la baguette E.Leclerc. De quoi redonner aux Français du pouvoir d’achat, alors même que l’inflation sur les produits alimentaires devrait atteindre 6% au début de l’été 2022, anticipe Michel-Édouard Leclerc.