Accident du travail : les risque routiers, première cause de mortalité

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Par Jean-Charles Martin Modifié le 18 mars 2014 à 10h53

Le risque routier professionnel est une problématique de plus en plus présente dans les entreprises françaises. Certaines mettent en œuvre des actions pour le diminuer, d’autres n’en ont pas encore conscience.

Cette notion peut sembler abstraite mais se révèle pourtant évidente et peut, si elle est bien prise en compte, améliorer le TCO (coût total de détention du parc automobile) et la sécurité des salariés. Le risque routier professionnel concerne l’ensemble des risques liés à l’utilisation d’un véhicule dans le cadre d’une activité professionnelle (principalement les accidents de la route). On distingue deux types de trajet : le trajet « domicile-travail » et le trajet en mission.

Les accidents de la route, première cause de cas mortel des accidents du travail

Les accidents de la route en entreprise sont considérés comme des accidents du travail et représentent 10 % d’entre eux. Cette part représente 44 % (31% pour les trajets « domicile-travail » et 13 % pour les trajets en mission) des cas de décès lors d’un accident du travail (Rapport 2012 de la CNAMTS). On se rend compte que ce type de risque doit être considéré et géré par les organisations.

D’un point de vue juridique, les entreprises françaises ont l’obligation d’identifier les risques et de mettre en place des actions pour assurer la sécurité de leurs salariés (Art. L4121-1 à 5 du Code du Travail). Cela implique la création d’actions de prévention, d’information et de formation ainsi qu’une organisation interne avec des moyens adaptés. Ce type d’initiative reste malgré tout peu répandu comme le confirme l’enquête de l’inspection du travail qui, après 2776 contrôles (répartis sur des entreprises du BTP, de maintenance, d’agriculture ou paysagiste), a observé que seulement 44 % d’entre-elles ont engagé des actions de prévention (Campagne réalisée du 1er avril au 30 juin 2011). La prise de conscience par les organisations ne se fait pas automatiquement, et est souvent déclenchée par des voix externes comme les assureurs, les cabinets de conseil ou la sécurité sociale (ristournes accordées « aux entreprises ayant pris des mesures de prévention des risques liés aux accidents de travail et aux accidents de trajet », ameli.fr). La survenue d’un sinistre grave peut aussi être à l’origine de la mise en place de mesures de prévention. Il y a heureusement une partie des entreprises françaises qui souhaite prendre en main le risque routier. Elles peuvent faire appel à des cabinets de conseil pour les guider dans cette démarche.


Les cabinets de conseil au secours des organisations

Pour une entreprise, entamer une démarche de prévention et de gestion du risque routier reste assez flou et plutôt difficile à mettre en œuvre. La plupart du temps, cela nécessite une aide extérieure pour établir une stratégie efficace à long terme. Prevactive, cabinet de conseil en management du risque routier, nous a exposé une partie de son plan d’action lorsqu’il intervient auprès de ses clients.

En premier lieu, comme pour chaque opération d’audit ou de conseil, une analyse de la situation est nécessaire. Il s’agit de déterminer le type de sinistre récurrent, d’identifier les collaborateurs les plus exposés au risque (accidenté ou multi-accidenté) et de savoir si l’entreprise a cerné en amont les risques routiers liés à son activité (inscription des risques identifiés sur le DUER (Document Unique d’Evaluation des Risques). Il est également important de regarder si le règlement intérieur encadre l’utilisation des véhicules ou s’il existe une charte de bonne conduite. Selon Nicola Spada, responsable du développement des partenariats de Prevactive, très peu de sociétés disposent d’une charte ou encadrent clairement le risque routier grâce à leur règlement intérieur. Le cabinet de conseil peut ainsi établir un état des lieux et identifier les leviers pour améliorer la gestion des risques.

Dans un deuxième temps, le cabinet propose, en fonction des problématiques identifiées et des priorités, des actions de formation personnalisées pour l’ensemble des salariés itinérants. En principe, la formation se divise en deux parties : Une première partie théorique, avec le rappel des risques routiers identifiés dans l’entreprise et l’apport de conseils aux conducteurs et une seconde partie pratique où le formateur accompagne les stagiaires lors d’un trajet sur route ouverte. Après la journée de formation, le cabinet effectue un débriefing avec les salariés.

L’entreprise peut ensuite décider d’aller plus loin dans la démarche préventive. Cela dépend du cabinet de conseil choisi. Chez Prevactive, l’intervention en entreprise ne s’arrête pas aux actions de formation, les consultants ou formateurs continuent en effet de suivre la situation et interviennent dès qu’il se produit un nouveau sinistre. Les consultants débriefent avec le collaborateur pour identifier la cause de l’accident et trouver une solution pour que cela ne se reproduise plus. Ils peuvent aussi former un responsable (ex : manager, responsable prévention…) afin qu’il prenne en main ce débriefing post-accident.

Des bonnes pratiques pour diminuer le nombre de sinistre

Il existe des moyens simples pour minimiser les risques routiers professionnels, des bonnes pratiques que chacun peut adopter sans difficulté. Les salariés peuvent tout simplement éviter les déplacements inutiles. Nous avons aujourd’hui des moyens de communication qui nous permettent d’échanger à distance sans se déplacer. Les réunions managériales, commerciales ou techniques peuvent par exemple être réalisées par visioconférence ou audioconférence. Les salariés peuvent utiliser d’autres moyens de transport que leurs véhicules particuliers. Les transports en commun, l’avion ou le train sont beaucoup plus sûrs. Enfin, si les déplacements sont absolument nécessaires, ils doivent être préparés et encadrés. La direction doit ainsi imposer un temps maximum de conduite, rappeler les règles à adopter, exiger des pauses toutes les deux heures ou encore s’assurer du bon état de véhicule.

Le conducteur n’est pas le seul à engager sa responsabilité. L’employeur, lors d’un sinistre, peut être mis en cause s’il n’a pas assuré la sécurité de son salarié en mettant en œuvre une démarche préventive. A titre d’exemple, dans le cas où un accident est dû à la vétusté ou au mauvais entretien du véhicule, l’employeur pourra être mis en cause. La gestion du risque routier doit être le souci de chacun, du salarié comme de l’employeur.


De la théorie à la pratique

En 2012, Prevactive a commencé une collaboration avec un laboratoire pharmaceutique qui montrait un taux de sinistralité élevé. De 2010 à 2012, le nombre de sinistres est passé de 74 en 2010 à 112 en 2012 soit 51 % d’augmentation sur une flotte totale de 230 véhicules (200 Véhicules légers (VL) et 30 Véhicules utilitaires légers (VUL). Ce laboratoire n’était pas conscient de la situation critique et des risques qu’il encourait (financiers, légaux et humains). Le cabinet a donc mis en place une stratégie pour identifier les causes et a établi un plan d’action adapté :

-Mise en place d’une charte de bonne conduite

-Mise en place d’un suivi continu de la sinistralité

-Restitution tout les 2 mois d’un bilan auprès des managers

-Audit de conduite avec 2 typologies de conducteur en fonction de leurs métiers

-Formation : 30 personnes

-Mise en place d’un débriefing post accident systématique

Grâce ces différentes actions, la sinistralité a diminué de 30 % avec un nombre de 78 accidents en 2013, proche de celui observé en 2010. La réussite de cette stratégie repose sur la compétence du cabinet mais aussi sur l’implication et l’engagement de l’ensemble de l’organisation. La direction a montré sa volonté de changer les habitudes de conduite et les pratiques au sein de sa structure, ce qui semble indispensable pour obtenir de bons résultats.

Source : https://www.achats-services-generaux.com/

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Jean-Charles Martin, Directeur du Développement Jean-Charles, 45 ans, bénéficie d'une solide expérience du marché des solutions logicielles métier et du conseuil informatique. Il a notamment été dirigeant d'une PME et responsable Grands Comptes au sein du groupe Volvo. Jean-Charles est diplômé de l' ENSIMAG J, école d'ingénieur de Grenoble INP.

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